Les résultats contradictoires sur la qualité de vie au travail (QVT) déroutent. Moins de 30 % des répondants disent que leur travail les maintient en bonne santé, dans l’étude Parlons travail de la CFDT (février 2017). Il n’empêche : 76,4 % « aiment leur travail ». Les ouvriers ne sont pas en reste. On compte plus d’ouvriers « heureux » à leur poste que de cadres, souligne La Fabrique de l’industrie en septembre 2017. Chaque profil d’actif connaîtrait des points forts et des points faibles, car « on éprouve la satisfaction d’être indépendant au prix d’un lourd volume de travail, on bénéficie de l’autonomie d’un statut cadre au prix d’un surcroît de stress au travail, on cumule rarement des conditions physiques pénibles et des horaires lourds ».

Les ouvriers sont les plus exposés aux risques physiques. Ils représentent 62,6 % des accidents du travail, contre 2,2 % pour les cadres, selon la Dares. Les secteurs de la construction, de l’intérim et de l’automobile sont les plus concernés. Les ouvriers sont également plus exposés aux risques psychosociaux en termes de manque de reconnaissance et de tension au travail (enquête Sumer 2010), en cumulant « une forte demande psychologique avec une faible latitude décisionnelle ». À l’inverse, les métiers de cadres bénéficient davantage de marges de manœuvre pour répondre au stress.

Des branches, notamment la banque-assurance, et des entreprises (Thales, Airbus, Manpower, etc.) ont signé ces dernières années des accords sur la QVT (qualité de vie au travail). Que contiennent-ils ?

> IMPLIQUER LES ACTEURS : le rôle de chacun est réaffirmé, du salarié à la direction. L’accent est également mis sur la coordination entre les ressources humaines, la médecine du travail, et l’assistance sociale en entreprise.

> LIBERER LA PAROLE : les salariés sont invités à s’exprimer lors de réunions sur la QVT organisées chaque année.

> PRENDRE DES MESURES CONCRETES : formation de salariés chargés de repérer les personnes fragilisées, actions de prévention contre les troubles musculosquelettiques, élargissement du télétravail. D’autres expérimentent de nouvelles organisations du travail. En agissant sur la QVT, les entreprises attendent une augmentation de la productivité et de la performance.

C’est la part des « heureux » dans le clergé, catégorie socio-professionnelle qui arrive en première position, selon La Fabrique de l’industrie (septembre 2017)