Les inégalités salariales entre hommes et femmes persistent encore aujourd’hui. Dans une même entreprise, les différences de salaire à poste identique sont généralement « négligeables », mais les femmes accèdent plus difficilement « aux postes les mieux rémunérés », soulignait une étude de Laurent Gobillon en 2015. Ce plafond de verre provient de préjugés sexistes et de la crainte des employeurs qu’une femme interrompe sa carrière, ou passe à temps partiel, suite à une maternité. Le phénomène « Women don’t ask » (les femmes ne demandent pas) joue également. Lors de l’entretien d’embauche, les femmes prendraient moins l’initiative de négocier leur salaire. Ainsi, chez les cadres, près de la moitié des écarts salariaux proviennent des inégalités internes à une même entreprise.

L’écart salarial entre les femmes et les hommes baisse continuellement pour atteindre 14,4 % en 2014 selon l’Insee. Une partie de cet écart est « expliquée » à hauteur de 6 %. Les femmes ont un moindre niveau de qualification, des interruptions de carrière plus fréquentes, et des secteurs d’activité moins rémunérateurs, comme l’hébergement et la restauration. Mais à mêmes caractéristiques, les femmes perçoivent en moyenne 8,4 % de moins que les hommes. C’est l’écart inexpliqué. Il provient notamment d’une moindre valorisation de l’expérience des femmes.

Les femmes réussissent mieux leurs études, mais les hommes sont mieux lotis sur le marché du travail, indique l’Insee.

> DÈS L’ÉCOLE PRIMAIRE : les filles ont de meilleurs résultats scolaires. En CE1, 85 % d’entre elles contre 78 % des garçons ont les compétences requises en français. En 2014, dans une génération, 85 % des filles deviennent bachelières contre 72 % des garçons. Les femmes des générations récentes sont plus diplômées que les hommes.

> À L’ENTRÉE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL : les jeunes femmes accèdent autant à l’emploi que les hommes, mais il est de moindre qualité. Elles occupent plus souvent un emploi temporaire et perçoivent déjà des salaires nets médians inférieurs de 9 % à ceux de leurs homologues masculins.

> À LA RETRAITE : les pensions de droit direct (c’est-à-dire associées à la carrière professionnelle passée) des femmes retraitées restent très inférieures à celles des hommes, de 42 % en moyenne en 2014.

À cet âge et en-deçà, les hommes gagnent déjà en moyenne 10 % de plus que les femmes en Europe, selon le rapport de l’Organisation mondiale du travail, en février 2017.