logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Idées

Place à l’innovation

Idées | Bloc-notes | publié le : 05.06.2017 | Jean-Luc Bérard

Image

Place à l’innovation

Crédit photo Jean-Luc Bérard

Solidarité et sincérité

Après avoir présenté son visage le moins avenant au cours d’une campagne électorale terriblement médiocre, le pays a maintenant besoin de s’orienter vers plus de solidarité et de sincérité. Le nouveau gouvernement ne pourra plus masquer longtemps le besoin d’une autre vision de la France. Au cours des décennies écoulées, une dette abyssale s’est accumulée, pesant durablement sur les générations futures. Une administration pléthorique et archaïque s’est emparée des pouvoirs, bloquant l’initiative et la responsabilité individuelle, tandis qu’autour de nous, le monde et l’Europe évoluaient vers d’autres voies, sans crainte d’oser et de laisser place à l’innovation. Le premier défi du nouveau gouvernement reste celui du chômage structurel de masse, mais aussi d’un système éducatif curieusement soucieux de rester le plus possible éloigné du monde du travail. Le fait que dans chaque génération issue du système scolaire, 100 à 150 000 jeunes arrivent inadaptés au monde du travail ne devrait-il pas troubler le sommeil de nos dirigeants ?

Simplifier

La connaissance des métiers futurs et des compétences nécessaires pour les exercer au travers d’une association des branches professionnelles et des acteurs éducatifs devrait être une priorité, sans renier pour autant les missions générales de l’éducation nationale. Il est impératif de remettre au premier plan la formation, tant initiale que professionnelle. De la même manière, l’apprentissage tant dévalorisé chez nous pourrait s’adjoindre un financement profondément simplifié, à l’instar de l’Allemagne où cette voie d’intégration a fait ses preuves depuis longtemps. Il est grand temps de redonner espoir aux jeunes. Bien des débats annexes sur des mesures artificielles, telles que le service militaire d’un mois, le testing en entreprise, le CV anonyme pourraient nous être épargnés. Il faudrait considérer d’autres axes de réforme ne passant pas par la contrainte étatique mais par l’initiative laissée aux entreprises et aux demandeurs d’emploi.

Les sociétés d’intérim, parmi les meilleures connaisseuses du marché du travail et les plus réactives pour en pourvoir les postes disponibles, sont ainsi déconsidérées et ne sont que trop rarement associées aux réflexions sur le chômage, au bénéfice d’un Pôle emploi coûteux, inefficace et englué dans des méthodes administratives d’un autre âge.

Besoin de réactivité

Le nouveau pouvoir va également devoir affronter l’indispensable réforme du Code du travail. Au-delà du dogmatisme régnant, nous disposons, à l’autre extrémité de l’échelle du système éducatif, des meilleures compétences mondiales parmi nos ingénieurs, techniciens, gestionnaires, mathématiciens, commerciaux… Il serait grand temps de rendre aux entreprises, PME ou grandes entreprises, qui savent les utiliser, la liberté nécessaire pour s’organiser et s’adapter. Parmi les mesures annoncées, la plus attendue concerne la négociation d’entreprise ou de branche, la plus adaptée pour répondre aux besoins de réactivité et de souplesse des entreprises, dès lors que le rôle de l’État demeure celui de donner, pour tous, un cadre de garanties collectives incompressibles.

Pour ce faire, les organisations syndicales tout comme les partis politiques devront élargir leur réflexion et se réformer eux-mêmes, afin d’être plus au service de la collectivité. Souhaitons de tout cœur bonne chance aux acteurs nouveaux qui s’attaquent à ce grand projet. Ils n’ont pas d’autre possibilité que de réussir. À défaut, les prochaines échéances électorales nous conduiraient vers un avenir bien sombre.

Auteur

  • Jean-Luc Bérard