En France, 39 % des personnes LGBT ont souffert de discriminations, liées à leur orientation sexuelle, sur leur lieu de travail. C’est ce que révèle le Défenseur des droits qui a publié, à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, un guide destiné à identifier et à prévenir ce type de discrimination. Présenté le 17 mai dernier par Jacques Toubon, ce guide a le mérite de faire la lumière sur un phénomène encore tabou, et souvent invisible, au sein des entreprises. Alors qu’entre 1 à 2 millions de travailleurs LGBT français continuent à cacher leur orientation sexuelle au bureau, rares sont les entreprises à mener une réflexion sur l’homophobie et à agir concrètement pour éviter les situations de discrimination, pourtant fort nombreuses dans le quotidien professionnel. On apprend ainsi qu’un salarié LGBT sur cinq s’est senti discriminé dès son entretien d’embauche. Et qu’ils sont plus de 10 % à estimer que leur orientation sexuelle les a empêchés d’avoir une promotion. Au sein de la communauté LGBT, ce sont les transsexuels et les lesbiennes qui confient avoir subi le plus de discriminations. Preuve, s’il en fallait, que les inégalités de traitement en lien avec l’orientation sexuelle peuvent parfaitement se cumuler avec celles liées au genre. S’il rappelle le cadre légal et les sanctions prévues en cas de discrimination et de harcèlement, le guide du Défenseur des droits a surtout le mérite de proposer aux DRH toute une série d’outils et de bonnes pratiques mises en place par des entreprises aussi diverses que Casino, IBM, Randstad ou Accenture. Signature d’une charte éthique ou d’un accord cadre, soutien à la Gay Pride, intégration du critère de l’orientation sexuelle dans la politique de diversité en matière de recrutement, communication interne autour de ces problématiques, sont autant de pistes d’amélioration proposées par cet ouvrage, extrêmement didactique. Et téléchargeable gratuitement sur le site www.defenseursdesdroits.fr.