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Jospin et Hollande, deux usages des contrats aidés

Actu | Repères | publié le : 02.05.2017 | Alain Roux

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Jospin et Hollande, deux usages des contrats aidés

Crédit photo Alain Roux

Le nombre de contrats aidés a continuellement augmenté durant le quinquennat de François Hollande, sans toutefois atteindre les niveaux des années Jospin, selon le dernier bilan de la Dares. Le pic de 520 000 en 2015, reste largement en deçà des 900 000 contrats atteints en 1999. Il approche le niveau de l’année 2010, 510 000 contrats, lorsque Nicolas Sarkozy avait cherché à atténuer les effets de la crise de 2008. Les deux leaders de la gauche n’ont pas suivi les mêmes objectifs. « L’expérience des emplois jeunes en 1997 mettait en avant la création de nouvelles activités socialement utiles », en ciblant des jeunes « plutôt qualifiés ». Au contraire, les « emplois d’avenir » ont été créés en 2012 pour insérer des jeunes sans emploi « peu ou pas qualifiés » dans la vie active. Ils visaient un public en difficulté, exclu du marché du travail : 75 % des jeunes qui entrent en emploi d’avenir ont un niveau inférieur au baccalauréat. Un objectif était également attribué pour les résidents des quartiers prioritaires : 20 % des entrants en emploi d’avenir, 13 % des entrants en CUI-CAE. Mais ces types de contrat ne sont plus « l’instrument politique privilégié » de soutien à l’emploi, « qui passe désormais, en priorité, par les allégements généraux de charges sociales sur les bas salaires ».

Les effets sur l’emploi sont pourtant bénéfiques sur le court terme, « on estime que 21 000 emplois ont été créés en 2015 grâce à l’augmentation du nombre de contrats aidés ». En revanche, sur le long terme, l’impact semble négatif dans le secteur non-marchand : « Les bénéficiaires avaient 1,05 fois moins de chance d’être en emploi non aidé, deux ans et demi après l’entrée en contrat aidé », comparé aux non-bénéficiaires. De plus, les employeurs peuvent recourir aux emplois aidés pour embaucher une personne avec laquelle ils avaient de toute façon l’intention de travailler, effet d’aubaine qui n’est pas totalement neutralisé dans les statistiques.

Source : Dares, 2017

Auteur

  • Alain Roux