Les entreprises ont-elles conscience que le compte personnel de formation peut leur être utile ?
Pour certaines directions des ressources humaines, comme pour certains syndicats et de nombreux employés, le CPF est de l’exclusif ressort du salarié. Cette position est infondée. Le CPF est parfaitement utilisable par les employeurs qui peuvent co investir avec leurs salariés sur des politiques de formation. De plus, ce n’est pas compliqué à mettre en oeuvre pour une entreprise.
Tout d’abord, l’employeur doit s’assurer que son personnel accepte d’utiliser le CPF pour se former sur des sujets intéressants aussi la société. Ensuite, l’entreprise doit vérifier si le cursus choisi est éligible au CPF. Mais l’offre est aujourd’hui assez foisonnante pour que toute entreprise puisse trouver des formations qualifiantes lui convenant. Il s’adresse alors à son Opca (organisme paritaire collecteur agréé) pour s’informer sur ses taux de financement. Ces organismes financent à hauteur de 40 à 50 euros de l’heure de formation. Ils abondent aussi. Il faut connaître le taux de cet abondement. Enfin, l’employeur doit clairement expliquer à ses salariés ce qui relève du CPF et ce qui relève du plan de formation. Sinon, ce peut être générateur de tension car les salariés ne comprendraient pas pourquoi certains doivent vider leur CPF alors que d’autres le gardent en utilisant des financements via le plan de formation.
Aujourd’hui, le CPF est, financièrement, le dispositif le plus intéressant. Le coût de la formation est pris en charge par l’Opca et si le cursus est réalisé sur le temps de travail, le salaire est aussi pris en charge. L’intérêt est aussi social. Car employés et employeur peuvent ainsi discuter de la politique de formation de l’entreprise. Les raisons de l’utiliser sont donc nombreuses. Mais il faut se dépêcher. Certains Opca n’abondent plus autant qu’en 2016.
Depuis sa création en 2015, quelque 200 000 salariés se sont servis de leurs heures de CPF. C’est peu mais en augmentation. En 2015, on en comptait 40 000. En 2016, 160 000. Ce nombre devrait atteindre les 200 000 en 2017. Environ 20 % des dossiers émanent des salariés. Et donc 80 % d’entre eux sont pilotés par les employeurs. Ces derniers sont majoritairement des sociétés comptant de 100 à 4 000 salariés.