Dans son bilan annuel de l’économie européenne, l’OFCE propose une analyse synthétique de la conjoncture et des politiques industrielle, budgétaire et monétaire de l’Union, ainsi qu’un décryptage des « risques de désintégration européenne ». À commencer par ceux que fait peser le Brexit. Une fois énoncés les scénarios envisageables à l’issue des négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne et leurs impacts, les auteurs estiment que l’Europe des 27 devra alors arbitrer entre deux stratégies : « renforcer l’Europe au risque d’accroître encore le sentiment de dépossession des peuples, ou réduire l’ambition de la construction européenne. » L’hypothèse d’une union à plusieurs vitesses est évoquée, pour mieux en souligner les limites. « Les politiques économiques doivent être coordonnées entre pays et non décidées par une autorité centrale », suggèrent les économistes. Autre chapitre éloquent, celui consacré à l’augmentation des inégalités, très hétérogène selon les pays, et « qui tend à déprimer la demande globale ». Même si les pays européens sont en moyenne plus égalitaires que les États-Unis. Enfin, les auteurs évoquent les impacts de l’afflux de réfugiés sur le marché du travail, souvent bénéfiques, mais qui peuvent aussi générer des risques de concurrence accrue avec les anciens immigrés et les moins qualifiés.

L’Économie européenne 2017. L’UE après le Brexit, OFCE. Éditions La Découverte. 125 pages, 10 euros.