logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Édito

La qualité d’écoute gage de crédibilité

Édito | publié le : 03.04.2017 | Éric Béal

Image

La qualité d’écoute gage de crédibilité

Crédit photo Éric Béal

Les 23 avril et 7 mai prochains, les citoyens français sont appelés à s’exprimer dans les urnes. Censée être « la rencontre d’un homme (ou peut-être d’une femme) et d’un peuple, l’élection présidentielle est aussi l’occasion de mesurer la distance qui sépare nos élites politiques des réalités du terrain. Il ne s’agit pas de reprocher leur idéologie aux aspirants à la fonction suprême. Chacun d’entre eux élabore ses propositions en fonction d’une analyse et de valeurs qu’il a le droit d’afficher en démocratie.

Le problème survient lorsque leur projet présente des propositions en contradiction avec le vécu des citoyens, qui sont aussi des professionnels. François Fillon veut par exemple « lever le verrou des 35 heures » et donner la priorité à la flexibilité pour « mettre fin à la peur d’embaucher ». Il n’a pas dû entendre Jean-Paul Charlez, président de l’ANDRH, expliquer que « le débat sur les 35 heures est totalement dépassé. La loi existe depuis quinze ans, les entreprises se sont adaptées en activant des systèmes de modulation et d’annualisation ». Le représentant des DRH français s’est également démarqué des positions du candidat des Républicains – ainsi que de celles du Medef – en expliquant qu’il « ne connaît pas de patron qui n’embauche pas par peur du CDI ou d’une action prud’homale. Seul un carnet de commandes trop faible peut freiner le recrutement ».

De l’autre côté, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon veulent abroger la loi Travail. Ne serait-ce pas jeter le bébé avec l’eau du bain ? Le représentant des DRH en est sûr et souhaite préserver la logique de négociation dans l’entreprise – présente dans la loi – en matière de durée légale du travail. C’est le seul moyen à ses yeux de responsabiliser les partenaires sociaux, tout en permettant à l’organisation de gagner en pragmatisme, souplesse et réactivité. Une position contestée notamment par la CGT ou FO mais partagée par la CFDT ou la CFTC.

Quelles que soient leurs positions, les candidats à l’élection présidentielle auraient intérêt à écouter la société civile plus attentivement. Une meilleure qualité d’écoute leur permettrait de tenir compte des suggestions de ceux qui sont confrontés à la réalité. C’est là le gage de la crédibilité d’un projet.

E. B.

Auteur

  • Éric Béal