Moins de 3,50 euros de l’heure. C’est le salaire perçu par certains chauffeurs qui acheminent en Europe les marchandises du géant du meuble Ikea. Faute de pouvoir s’offrir hôtels et restaurants, beaucoup d’entre eux doivent vivre dans leur camion le temps de leur mission, selon des témoignages recueillis par la BBC. Emilian, un livreur roumain, raconte ainsi avoir dormi et mangé durant quatre mois dans son véhicule, au gré de ses déplacements au nord et à l’ouest de l’Europe. Employé par la filiale slovaque d’une entreprise norvégienne, il touchait 477 euros par mois. Un salaire indexé sur le niveau de vie de la Slovaquie, où il ne mettait pourtant jamais les pieds… À titre de comparaison, un chauffeur danois gagne 2 200 euros par mois. Un conducteur doit en théorie être payé au salaire minimum des pays dans lesquels il se déplace, mais beaucoup de transporteurs contournent la législation européenne. Ikea s’est dit « attristé » par le récit des livreurs.
A. E.
Coup de blues sur les fiches de paie japonaises : 2017 s’annonce comme une année historiquement avare en hausse de salaire. À l’issue du « shunto », la renégociation annuelle dans les grandes entreprises, le coup de pouce moyen devrait se limiter à 0,3 %, estime l’agence Reuters. Cet indice reflète chaque année le niveau de confiance des sociétés nippones. Or, celles-ci s’inquiètent entre autres d’un possible frein des exportations vers les États-Unis, conséquence de l’élection de Donald Trump. Les deux tiers des entreprises n’augmenteront pas les salaires. Ailleurs, les hausses s’annoncent modestes. Toyota ne consentira pas plus de 10 euros par mois, soit moins de la moitié de ce que réclamaient les syndicats. Après une décennie de quasi-gel, le Premier ministre Shinzo Abe avait promis en 2012 de revaloriser les rémunérations pour relancer la consommation.
A. E.
