« La première greffe d’un foie imprimé en 3D », « 10 % de lunettes de vue et de vêtements connectés à internet », « 30 % des audits d’entreprise réalisés avec un système d’intelligence artificielle »… au total, ce sont 23 mutations profondes, prévisibles d’ici une décennie, que Klaus Schwab passe en revue. Recensant les impacts positifs et négatifs, voire inconnus ou à double tranchant. Le fondateur et président exécutif du World economic forum s’appuie sur une enquête réalisée par sa fondation auprès de 800 responsables et experts du secteur de l’information et des technologies de communication, pour décrire et comprendre la révolution en cours. Une quatrième révolution industrielle et pas un simple prolongement de la troisième, assure l’auteur, en raison de la vitesse exponentielle de déploiement des nouvelles technologies, de leur interconnexion et de leur dimension systémique.

« Une première étape vitale consiste à sensibiliser l’opinion publique », écrit l’ingénieur et économiste allemand. Car les mutations en cours bouleversent l’économie et questionnent sur l’évolution à long terme de la productivité, de la croissance et de l’emploi, de nombreux métiers étant particulièrement exposés à l’automatisation. Le fondateur du forum de Davos évoque le risque d’un marché du travail plus segmenté et pointe le creusement préoccupant des inégalités nationales, un « défi social majeur » pour les prochaines années.

La quatrième révolution industrielle nécessite aussi de transformer en profondeur les modes de production, de collaboration et de management dans les entreprises, d’impliquer plus fortement les citoyens dans les décisions politiques et de faire face aux nouveaux risques de cyberguerre. Avec la convergence des technologies, « des dynamiques imprévisibles s’amorcent, menaçant les cadres juridiques et éthiques existants », explique Klaus Schwab, qui se montre malgré tout plutôt optimiste.

La Quatrième Révolution industrielle, Klaus Schwab. Éditions Dunod. 208 pages, 12,90 euros.