La question du temps de travail alimente les débats entre les candidats à la présidentielle. Dans une étude publiée le 31 janvier 2017, France stratégie appelle à trancher entre trois options, dont deux auraient fait leur preuve en Europe. La première consiste à favoriser le temps partiel, pour faire travailler les étudiants et les seniors inactifs. Pour les jeunes, « il s’agirait d’encourager le cumul de l’emploi et de la formation ». Pour les seniors, « une sortie du marché du travail plus progressive par le recours au temps partiel ». Ce choix d’augmenter le taux d’activité serait « un facteur de dynamisme économique et d’intégration sociale ». La France aurait du « retard » en la matière sur ses voisins européens, même si l’écart statistique est faible: son taux d’activité se rapproche de la moyenne de la zone euro (71 % contre 72 %, voir graphique), son taux d’emploi à temps partiel également (12 % contre 14 %). La deuxième option propose une alternative entre, d’une part, une baisse du temps de travail qui diminuerait le chômage, mais à condition de baisser les salaires, car sans cette « modération salariale », l’affaissement de la productivité mettrait en péril la compétitivité internationale des produits français; ou à l’inverse, une hausse du temps de travail, qui aurait le mérite de réduire les coûts salariaux, mais le défaut de créer du chômage à court terme. La dernière option s’inspire des modèles nordiques et allemands. Elle est présentée comme une « nouvelle politique », « plus souple et plus proche des réalités du terrain », dans la lignée des lois El Khomri et Macron. La négociation entreprise par entreprise développerait le télétravail et le « temps flexible », à l’avantage du salarié – qui organiserait mieux son quotidien – et de son employeur – qui ajusterait les horaires en fonction de la conjoncture.