logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Vie des entreprises

Le « jeunisme » dans les start-up, c'est fini ?

Vie des entreprises | CONSEIL ET INFORMATIQUE RH | publié le : 01.01.2001 | J.-Ph.D.

Sylvie Tisserand Directrice générale du cabinet Kernlight Consulting, société de conseil spécialisée dans l'accompagnement en RH des start-up.

L'attitude des investisseurs a beaucoup évolué à l'égard des start-up

L'année dernière encore, ils n'avaient d'yeux que pour les jeunes « entreprenautes ». Aujourd'hui, ils exigent la présence, dans le comité de direction, de compétences beaucoup plus solides. Les start-up arrivent, en effet, à maturité. Elles doivent mener des chantiers stratégiques, comme le développement à l'international, qui nécessitent un sens de l'analyse, une gestion rigoureuse et de la bouteille. La plupart des start-up en ont conscience depuis longtemps. Mais elles n'avaient pas jusqu'ici les moyens de s'offrir des profils expérimentés. Cela dit, la présence de seniors dans les jeunes pousses n'est pas une nouveauté. Des cadres de 40 ans ont eux aussi créé leur start-up. Simplement, les médias se sont jusqu'à présent focalisés sur les « babies entrepreneurs ». Il est vrai qu'on a vu des jeunes de 25 ans se poser du jour au lendemain comme des experts, sous le prétexte qu'ils maîtrisaient Java [le langage le plus utilisé sur Internet, NDLR]. Ce genre de « jeunisme » extrême n'a plus cours aujourd'hui.

William Jaouen P-DG de Fidji, société de conseil en RH dédiée aux entreprises à forte croissance.

Sans conteste, les seniors sont plus nombreux aujourd'hui dans les start-up

Comme le B to C (business to consumer) a montré ses limites, les investisseurs privilégient dorénavant le B to B (business to business). Or, pour négocier avec des grands comptes, il faut être crédible. C'est-à-dire expérimenté. En outre, le B to B, qui a trait aux infrastructures et aux télécoms, est proche de l'ancienne économie. Enfin, les start-up sont tout simplement en train de devenir des entreprises comme les autres avec, en leur sein, des juniors et des seniors. À cette différence près que dans une société lambda, le jeune se situe hiérarchiquement en dessous d'un plus ancien et doit sans cesse faire ses preuves pour grimper. Dans une start-up, comme c'est le jeune qui en est le plus souvent le fondateur, le senior travaille non pas au-dessus de lui, mais à ses côtés.

Auteur

  • J.-Ph.D.