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Santé : les réseaux offensifs gagnent du terrain

Le journal des RH | Protection sociale | publié le : 01.02.2017 | Séverine Charon

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Santé : les réseaux offensifs gagnent du terrain

Crédit photo Séverine Charon

Les plates-formes les plus pugnaces qui passent des accords avec des professionnels de santé prennent le pas sur les plus modérées.

La plate-forme de santé Terciane a mis la clé sous la porte au mois de novembre. Son créateur, AG2R-La Mondiale, et ses 3,2 millions de personnes couvertes font désormais appel à Itelis, la plate-forme détenue par Axa, qui revendique ainsi plus de 9 millions de bénéficiaires. Le million d’assurés santé de la Macif, partenaire d’AG2R-La Mondiale, a rejoint Santéclair, qui franchit le seuil des 10 millions de clients.

Santéclair, Itelis, Terciane, mais aussi Carte Blanche, Kalivia, Sévéane… En une quinzaine d’années, les complémentaires ont uni leurs forces au sein de plates-formes pour peser face aux professionnels de santé. Avec le désengagement du régime obligatoire dans l’optique et le dentaire, les complémentaires sont devenues les payeurs, et les plates-formes doivent les aider à limiter ces dépenses et le reste à charge de l’assuré. Peu à peu les complémentaires qui n’ont pas créé de plate-forme se sont converties à leur usage, et plus d’une cinquantaine de millions d’assurés y ont accès.

Conventionnements

Analyses de devis, recours à des réseaux de professionnels plus ou moins sélectifs… Toutes n’emploient pas les mêmes moyens et n’ont pas les mêmes objectifs de réduction des prix. Terciane a longtemps défendu l’idée que l’analyse des devis transmis par les assurés pouvait suffire à mieux maîtriser les dépenses. D’autres, telles Santéclair et Itelis, sont plus offensives et mettent sur pied des réseaux de conventionnement, obtenant des opticiens d’importantes réductions tarifaires pour leurs assurés. Le dentaire et l’audioprothèse ont ensuite été investis. Santéclair a franchi une nouvelle étape début 2016 en conventionnant des hôpitaux pour des prestations de chirurgie. Non sans susciter menaces de boycott et plaintes de syndicats ou de professionnels.

À quelques mois de l’élection présidentielle, alors que la répartition des rôles entre assurance maladie et complémentaires fait débat, ces tendances sont parlantes. Terciane, tenante d’une ligne modérée, a échoué, faute d’avoir séduit d’autres assureurs que ses fondateurs, alors qu’Itelis et Santéclair, deux des plates-formes les plus offensives, ont gagné de très gros clients.

Auteur

  • Séverine Charon