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Idées

Pour la réforme et contre le statu quo

Idées | Bloc-notes | publié le : 01.02.2017 | Jean-Luc Bérard

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Pour la réforme et contre le statu quo

Crédit photo Jean-Luc Bérard

Nous devons nous réjouir sans réserve du fait que près de 135 000 demandeurs d’emploi aient retrouvé un emploi en un an. Ce sont autant de salariés qui vont désormais accompagner une reprise, même timide, de l’activité économique du pays, aider par leur travail au redressement des comptes sociaux, ainsi qu’à la création de nouveaux emplois. Les opinions fleurissent sur le thème « trop peu, trop tard », alors que d’aussi bonnes nouvelles ne nous étaient pas parvenues depuis bien longtemps. Souhaitons que chaque mois qui passe nous confirme que l’embellie reflète réellement une modification profonde du marché de l’emploi.

Courage raisonnable

Le plan de formation annoncé de 500 000 demandeurs d’emploi doit aussi obtenir l’assentiment du plus grand nombre. Les acteurs concernés, organisations syndicales et professionnelles, ainsi que l’État, peuvent aisément se rejoindre sur un objectif ambitieux au service de la collectivité. Souvent critiqués, les organismes de financement de la formation ont l’occasion de se mettre encore plus au service des personnes les plus éloignées de l’emploi.

Mais, pendant ce temps, les mouvements de menton belliqueux de certains, soucieux de ne rien changer, paraissent étonnamment anachroniques dans ce contexte où les priorités de la majorité des Français ne sont plus les leurs. Que vaut la défense acharnée d’un immobilisme statutaire face au chômage de masse, à l’insécurité ou à la montée des fanatismes ? Comment espérer pouvoir préserver un statu quo lorsque les politiques, les modes de travail, l’organisation sociale sont désormais constamment évalués, remis en question ? Et que les responsables n’ont plus que les résultats obtenus et leur bilan pour convaincre, bien plus que leurs discours ? Le bouleversement du paysage politique, en ce que les évidences annoncées semblent faire systématiquement long feu, en préfigure d’autres, et notamment dans le paysage social. Chacun va devoir faire preuve d’assez de courage pour proposer et mettre en œuvre les réformes nécessaires, tant au sein de l’État que des entreprises, afin de conforter cette embellie économique et la transformer durablement.

Devoir universel

Il est assez triste de constater qu’à la moindre tentative de réforme, quelle qu’en soit l’ampleur, chacun s’indigne (posture la plus confortable !) à l’aune de ses propres intérêts. Et pourtant, est-il encore justifié de gérer comme nous le faisons certains organismes sociaux, ou de faire porter aux mutuelles une charge sur laquelle elles n’ont aucun pouvoir décisionnaire, et de charger l’État de toutes les difficultés qu’aucun ne veut résoudre ? Les semaines de campagne électorale qui s’annoncent ne seront certainement pas avares de promesses de toute nature, aussi démagogiques pour certaines que va-t-en-guerre pour d’autres. Souhaitons simplement que le candidat élu ne retienne que les engagements nécessaires et raisonnables, et surtout qu’il s’y tienne.

La campagne conduit également à reposer l’épineuse question du financement de la Sécurité sociale et du déséquilibre qui pèse sur les entreprises et les salariés. Alors qu’est de plus en plus évoquée l’idée d’un droit au revenu universel, ne faudrait-il pas reposer le principe d’un devoir universel ? Ce qui bénéficie à tous ne doit-il pas être financé par tous, à proportion de ses capacités ? Se repose donc la question de la mise en œuvre d’une TVA sociale. Il en va de la compétitivité des entreprises et de leur capacité à relever le défi de la concurrence mondiale.

Auteur

  • Jean-Luc Bérard