Déterminer la formule idéale de l’assurance chômage en tenant compte de son coût, c’est doser à la fois la couverture du risque et l’incitation à reprendre un travail. Une étude comparative de Bercy sur « l’indemnisation du chômage en France » se penche sur les singularités françaises dans l’UE. En matière de compensation financière, avec 67 % de taux de remplacement de l’ancien revenu, la France se situe un peu au-dessous de la moyenne de l’UE (69 %). Car, en France, l’indemnisation provient essentiellement de l’allocation de retour à l’emploi, quand d’autres pays de l’Union complètent par des aides au logement et les prestations familiales. L’Allemagne procède de son côté à des exonérations d’impôts.

Cependant, le régime français se montre plus généreux en matière de plafond d’indemnisation. Il atteint le record de 7 130 euros bruts par mois, contre 2 150 euros en Allemagne ou 1 160 euros en Italie. En outre, les salariés français ouvrent leurs droits à l’assurance chômage après quatre mois de travail. Ailleurs, les durées minimales de cotisation ou d’emploi sont comprises entre six et dix-huit mois. La durée d’indemnisation peut atteindre deux ans (trois ans pour les seniors) en France, quand le Royaume-Uni la limite à six mois et l’Allemagne à un an.

En matière d’incitation, la France se trouve au milieu du gué. Une étude de Kristine Langenbucher pour l’OCDE en 2015 suggère que « le contrôle des efforts de recherche d’emploi est relativement sévère en France (notamment au regard de la fréquence des contrôles) alors que les sanctions appliquées en cas de refus d’une offre d’emploi […] sont relativement souples ». Au Danemark, les sanctions sont plus rigoureuses : les demandeurs d’emploi indemnisés « sont tenus d’accepter tout travail dont ils sont capables […] et, au bout de deux refus successifs d’une offre d’emploi ou d’un programme actif, les allocations sont supprimées ».