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Idées

Primaire, l’école sans répit

Idées | Culture | publié le : 02.01.2017 | Alexia Eychenne

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Primaire, l’école sans répit

Crédit photo Alexia Eychenne

Une instit dévouée corps et âme à son métier redécouvre la nécessité d’apprendre. Son portrait est aussi celui d’un métier hors norme et d’une école à la peine.

Florence a 32 ans, et son monde s’arrête à la grille d’une école de Grenoble. C’est ici que cette institutrice fait cours à des CM2, dont son fils. C’est là aussi qu’elle habite, dans un logement de fonction situé au-dessus de celui du directeur… Nulle place pour séparer vies professionnelle et privée. Le personnage joué par Sara Forestier transmet sans relâche ses connaissances à des élèves pleins de vie. Elle corrige leurs devoirs jusque tard le soir et retourne même dans la classe la nuit pour nourrir leur lapin. Son dévouement la protège du doute. Face aux enfants comme à ses collègues, elle ne quitte jamais la position du « sachant ». Jusqu’au jour où l’arrivée d’un enfant violent, négligé par sa mère, et la visite d’un inspecteur ébranlent ses certitudes.

Primaire dresse le portrait juste d’une profession hors norme où l’adulte, seul face aux enfants, a pour lourde tâche d’éduquer tout en émancipant. La réalisatrice Hélène Angel esquisse aussi à petits traits les maux de l’école : la novlangue et les méthodes imposées d’en haut, l’impuissance des enseignants face aux élèves en difficulté, le manque de collectif dans les équipes pédagogiques.

Le spectacle de fin d’année, où les mythes grecs servent de métaphore à la fin de l’enfance, insuffle de la poésie dans ce portrait social. Dommage que l’épuisement et la crise de vocation qui menacent l’institutrice soient vite évacués par un happy end sentimental.

Primaire (1 h 45), film d’Hélène Angel, avec Sara Forestier. Sortie le 4 janvier.

Auteur

  • Alexia Eychenne