Chaque mois, une personnalité nous confie sa relation au travail en sept mots-clés.
À la tête de FO depuis 2004, l’ex-agent de la Cnam passera la main en avril 2018. Il sort un récit au vitriol sur la loi travail (voir page 71).
Quand j’étais délégué syndical FO à la Cnam, j’ai été placardisé. Je l’ai très mal vécu. Je trouvais ça injuste et très méprisant. Rien ne vaut le respect dans le rapport aux autres. Ça m’a particulièrement blessé car je suis quelqu’un de direct.
Je ne supporte pas ceux qui ne reconnaissent pas leurs erreurs et qui ne prennent pas leurs responsabilités. Tout comme les scotchés à leur portable en réunion.
Mon père me disait : « Tu as de la chance qu’on puisse te payer tes études, si tu n’as pas ton année, tu pars bosser. » J’étais bon élève car j’avais intérêt à avoir mes diplômes !
J’aurais adoré être prof d’économie en fac. L’économie n’est pas une science exacte, mais une science humaine. Le livre qui m’a marqué ? Épistémologie et économie, de Serge Latouche, un professeur qui m’a beaucoup appris.
Mon père a travaillé jeune, repris des études, puis fini comme directeur à l’Urssaf. À 25 ans, il est passé d’employé à adjoint de direction. Ça ne serait plus possible aujourd’hui. Il dirigeait le Syndicat national des cadres de la Sécurité sociale FO. J’ai rencontré Marc Blondel lors d’un dîner chez mes parents et cela a été le déclic. Je travaillais à la Cnam, je suis devenu son assistant. Pour trois ans pensais-je…
Je n’ai pas le blues du dimanche. Je suis heureux le matin d’arriver à la confédération ou de partir en déplacement. Je ne fais pas un métier, car c’est un choix. Je n’ai jamais supporté l’injustice, et l’injustice, elle se combat. Le syndicalisme est le dernier rempart.
Je ne suis pas un stressé, je ne coupe jamais, je suis toujours disponible. J’ai la chance d’être un bon dormeur et de récupérer vite. Je me mets très rarement en colère. Ma seule addiction : la cigarette, que j’ai malheureusement reprise.