La catastrophe financière de 2007-2008 ne doit pas nous induire en erreur : la finance n’est pas l’ennemie, pour la simple raison qu’elle n’est pas bonne ou mauvaise en soi. » Dès l’introduction, le ton est donné. Bertrand Badré, ancien banquier, s’appuie sur son expérience et la centaine de pays visités pour préconiser une nouvelle orientation des outils financiers au service d’un développement mondial durable. Dans un environnement marqué par l’aggravation des inégalités, malgré un accroissement global des richesses. Outre le plaidoyer pro domo pour la Banque mondiale, dont il a été directeur général chargé des finances de 2013 à 2016, il vante les dispositifs innovants de microcrédit, les investissements à impact social, la décarbonisation des portefeuilles d’actifs et appelle à développer certains mécanismes. En financier humaniste.

Convaincu de l’intérêt de développer les partenariats public-privé et les multiples coopérations entre acteurs, il loue le mécanisme de la taxe Chirac sur les billets d’avion, auquel il a contribué, et suggère de s’en inspirer dans les domaines de l’éducation et de la mortalité routière. Des solutions qui manqueront d’envergure pour certains, mais dont Bertrand Badré revendique le pragmatisme.

Money honnie. Et si la finance sauvait le monde ?, Bertrand Badré. Éditions Débats publics. 305 pages, 18 euros.