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Valérie Mannevy : La postière qui prend du galon

Actu | Eux | publié le : 05.12.2016 | Catherine Abou El Khair

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Valérie Mannevy : La postière qui prend du galon

Crédit photo Catherine Abou El Khair

Petit à petit, elle imprime sa marque. Après quelques premières interventions dans la presse nationale fin 2015, à propos de la mutation du groupe La Poste, Valérie Mannevy semble bien partie pour se dévoiler au grand jour. En mars 2015, cette ex-factrice cégétiste de 47 ans a succédé en toute discrétion à son prédécesseur Claude Quinquis. En charge de La Poste au sein de la Fédération des activités postales et de télécommunications (Fapt), porte-parole et coanimatrice du collectif interne au mouvement, elle n’a pourtant pas la langue dans sa poche. « On n’est ni des vieux rabat-joie ni des facteurs à cheval ! » rappelle cette mère de trois enfants.

Cet automne, la syndicaliste a passé son tour lorsque SUD PTT a contribué à la révélation, dans les médias, de nouveaux suicides à La Poste. « Faire la liste des suicides, ce n’est pas vraiment notre truc. C’est très malsain, il y a des familles derrière. C’est un sujet complexe. Reste qu’à La Poste, la souffrance au travail est réelle. » Mais le 26 octobre, alors que syndicats et direction se rencontrent pour une première plénière destinée à négocier sur les conditions de travail, l’ex-secrétaire départementale de la Fapt dans l’Allier a repris la main. Du culot ? Non, selon elle, qui ne voit aucune différence entre son expérience de syndicaliste territoriale et son intervention dans les négociations au niveau national. « Je ne suis pas du genre à me mettre la pression », affirme-t-elle.

Jusque-là inconnue des fédérations FO et CFDT, elle entraîne pourtant les deux syndicats vers un front commun pour suspendre les réorganisations dans la branche services-courrier-colis et mettre la sauvegarde des emplois à l’ordre du jour. Une bonne surprise pour Stéphane Chevet, récent secrétaire national chargé de La Poste à la CFDT : « C’est elle qui a donné la parole aux uns et aux autres. Elle est en capacité d’écouter et de comprendre leur positionnement politique. »

En Auvergne, la figure suscite des réactions contrastées. Elle inspire plus que des réserves du côté syndical : localement, les organisations concurrentes refusent systématiquement de s’exprimer à son sujet. Le cadre d’une direction d’établissement évoque, au contraire, une « bonne réputation » et des « échos positifs » à son propos. Peut-être parce qu’il ne faut pas se fâcher avec la CGT ? En novembre 2014, aux élections du conseil d’administration, le syndicat a remporté 38 % des suffrages au courrier et 49 % aux guichets. « Nous n’avons fait que progresser aux élections professionnelles », se satisfait Valérie Mannevy.

Portée par un bilan favorable en région, fidèle au profil de « factrice de terrain », l’Auvergnate a connu une ascension rapide. Elle en tire une certaine fierté. « J’aime participer et donner mon avis », dit simplement celle qui est, par ailleurs, adjointe au maire du petit village de Bressolles, proche de Moulins. Elle sait surtout être combative. À la sortie d’une bilatérale avec la direction de La Poste, en pleine « semaine d’actions » et à la veille d’une journée de grève à l’appel de son syndicat fin novembre, elle ne cachait pas son impatience. « Nous n’avons toujours pas de réponse sur les emplois, il n’y a pas de plan de déprécarisation », tonne-t-elle. Les négociations avec la direction doivent se clore le 19 décembre.

Valérie Mannevy

Porte-parole du collectif La Poste à la Fédération des activités postales et de télécommunications de la CGT.

1992

Adhérente à la CGT.

2011-2015

Secrétaire générale de la CGT Fapt dans l’Allier.

Mars 2015

Élue à la commission exécutive fédérale de la CGT Fapt.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair