Chaque mois, une personnalité nous confie sa relation au travail en sept mots-clés.
L’ex-patronne du Transilien a conduit le mariage entre Réseau ferré de France et la SNCF. Grande prêtresse du digital, elle tweete plus vite que son ombre.
Designer, hôtesse de l’air, journaliste… J’aurais pu faire quantité de métiers ! DRH, je n’y pensais pas. Mais cela correspond bien à mon désir de m’occuper des autres. J’ai une corde sensible, je suis attentive aux signaux faibles, à ce qui est dit sans être dit.
Mon père avait un laboratoire d’analyses médicales, qu’il a dû céder, et une pharmacie. Le dimanche, avec ma sœur, on aimait y jouer à la marchande.
J’ai fait mon affaire du système scolaire, j’étais bonne élève mais tendance bavarde. J’ai un côté créatif qui contrebalance mon côté cérébral. J’ai fait l’Essec pour avoir le spectre le plus large possible.
En cas de stress, comme je suis une bavarde, le fait de verbaliser libère les tensions. Surtout, le samedi matin, je fais des aquarelles et je les poste sur Twitter sous le hashtag #samediaquarelle. Des salariés et des syndicalistes réagissent, ça crée des liens inattendus et permet de sortir de son rôle. Mes aquarelles, c’est moi en totalité.
Des souvenirs douloureux, j’en ai beaucoup car, à la SNCF, les situations humaines sont riches et intenses. Comme ce procès d’assises auquel j’ai participé après l’agression d’un contrôleur. Dans un monde difficile, on a besoin de mains tendues.
Je déteste les jeux de rôle et les postures. Quand, dans une réunion, seules les chaises parlent. Le prêt-à-penser peut déclencher des situations houleuses, le parler-vrai donne de la légitimité.
J’aime les petits rituels de la vie quotidienne. Le mardi, c’est comité de direction. Avant de commencer, chacun choisit un symbole témoignant de son état d’esprit du moment : un smiley, un nuage, des fleurs… C’est aussi un moment de partage.