La lanceuse d’alerte a sorti l’artillerie lourde ! Voilà un an, Sana Iffach, la déléguée syndicale centrale CFE-CGC de SFR, dénonçait déjà la stratégie financière de son nouveau patron, Patrick Drahi, ainsi que la politique de réduction des coûts et la pression exercée sur les personnels. Mais la voici embringuée dans un combat plus dur encore. Avec le soutien du Syndicat national des télécoms CFE-CGC, elle a assigné, début septembre, l’opérateur pour « escroquerie ».

L’objectif ? Faire plier la direction de SFR sur la mise en œuvre du plan de départs volontaires, annoncé fin juillet, qui vise 5 000 salariés (sur 14 222). Plus du tiers des effectifs ! « Une vraie purge sociale », tempête la quadra, responsable commerciale entreprise, qui a refusé de signer l’accord de méthode pour accompagner ces suppressions. Selon elle, ce plan est de surcroît contraire aux engagements pris. « Si Patrick Drahi a obtenu en 2014 l’avis favorable de l’Autorité de la concurrence pour racheter SFR, c’est en partie parce qu’il s’était engagé à maintenir l’emploi jusqu’en juillet 2017 », rappelle celle qui dirige depuis quatre ans le deuxième syndicat de la maison.

À la fin de l’été, elle a découvert que ce contrat était déjà entaillé. « Depuis novembre 2014, il y a eu plus de 1 200 départs contraints », commente-t-elle, bilan social à l’appui, en espérant « que l’affaire fera jurisprudence ». Dans l’attente, cette Lyonnaise en appelle au gouvernement. « Les seuls qui nous portent secours aujourd’hui, ce sont les médias », déplore la militante, inquiète de l’état « de souffrance » des salariés. Dans la maison depuis 1997, elle sait de quoi elle parle.