Si la France donne une image de pays à forte conflictualité, elle se classe pourtant, au sein de l’Union européenne, en toute fin de peloton en termes de syndicalisation. Avec 11 % de salariés adhérents à une organisation syndicale, l’Hexagone ne devance que la Lituanie et l’Estonie. Si l’Allemagne, l’Espagne et les Pays-Bas ne font pas beaucoup mieux, les pays nordiques (Finlande, Suède, Danemark) caracolent, eux, en tête du classement. Avec plus de deux tiers des salariés syndiqués.
Le chiffre ne surprendra pas. Dans l’Hexagone, le syndicalisme est d’abord une histoire de fonctionnaires. Ceux-ci sont ainsi 19,4 % à adhérer à une centrale, contre 8,5 % pour leurs collègues en entreprise. Les plus gros bastions ? Les finances publiques (37,6 % de syndiqués), la police (32,2 %) et l’enseignement (23,7 %). Dans le secteur marchand et associatif, la syndicalisation varie aussi fortement d’une activité à l’autre. Les transports (y compris SNCF, RATP, La Poste) enregistrent un taux de syndicalisation de 18 %. Ils précèdent la banque et les assurances (12,9 %) et l’industrie (12,2 %). La taille de l’établissement joue aussi beaucoup dans la propension à prendre une carte. Les salariés des TPE se syndiquent trois fois moins que ceux des établissements de plus de 500 personnes.
Dans le secteur marchand et associatif, la propension à adhérer varie avec les caractéristiques des individus.
> DAVANTAGE D’HOMMES
9,8 % des hommes se syndiquent contre 7,4 % des femmes.
> LES QUINQUAS EN FORCE
Le taux de syndicalisation croît avec l’âge. Il démarre à 3 % chez les moins de 30 ans pour atteindre 13,6 % chez les quinquas puis redescend ensuite.
> LES CDI SEULS AU MONDE
Le type de contrat joue un très grand rôle dans la propension à se syndiquer. Les CDI sont 9,9 % à adhérer à une organisation. Les CDD seulement 2,1 % et les intérimaires… 1,2 % !
> LES PROFESSIONS INTERMÉDIAIRES EN TÊTE
La catégorie socioprofessionnelle est aussi un facteur de syndicalisation ou non. Les plus encartées ? Les professions intermédiaires. Les cadres ont 2 fois moins de chances d’adhérer que celles-ci, et les ouvriers 1,2 fois moins.
C’est le taux de syndicalisation des salariés en France métropolitaine, en 2013.
Source : Dares, 2016.