logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des RH

Mediaveille adopte le recrutement sans CV

Le journal des RH | Management | publié le : 04.10.2016 | E. B.

Image

Mediaveille adopte le recrutement sans CV

Crédit photo E. B.

De nombreux échecs de recrutement ont poussé cette agence à changer de méthode. Elle sélectionne désormais ses salariés via les réseaux sociaux et des tests en ligne.

L’expertise professionnelle ne se voit pas forcément sur un curriculum vitae. Olivier Méril, patron de Mediaveille, une agence de conseil en stratégie digitale installée à Rennes, en sait quelque chose. « Nous n’arrivions pas à trouver de bons référenceurs Web », explique cet autodidacte détenteur d’un bac pro vente. « Notre positionnement implique un certain niveau d’expertise et nous étions noyés sous un grand nombre de CV inutiles. » Pris à l’essai, beaucoup de candidats ne répondaient pas aux exigences des postes. Problématique pour une agence en très forte croissance, dont le chiffre d’affaires est passé de 1 à 10 millions d’euros en six ans et qui devrait atteindre 14 millions d’euros cette année.

Plutôt que d’engager un responsable RH, le patron a choisi un processus innovant. Les annonces passent maintenant par les réseaux sociaux, qui renvoient vers un formulaire et des tests techniques en ligne. « Les questions sont ouvertes, ce qui nous permet de juger aussi de la qualité de rédaction ou du sens de l’humour des gens qui vont jusqu’au bout », précise-t-il. Au passage, le nombre de candidatures a fondu de 150 à une quinzaine par annonce.

Des profils surprenants

Ceux qui s’en sortent sont ensuite invités à passer d’autres tests techniques dans les locaux de l’entreprise. Lorsque les résultats sont concluants, le parcours se termine par des entretiens avec un collaborateur, un responsable d’équipe, puis le patron lui-même. « Depuis que nous avons adopté cette méthode, tous nos recrutements ont été couronnés de succès », affirme le dirigeant. Mieux, ce recrutement sans CV a permis de trouver des profils inédits : « 80 % des recrues n’auraient pas été sélectionnées si nous avions regardé leur CV », précise Olivier Méril. Parmi les arrivées récentes, un ex-cuisinier passionné de référencement et animateur d’un blog.

Adepte du management participatif, le dirigeant a mis ses équipes à contribution pour l’élaboration des questionnaires. « Associer les collaborateurs au choix des critères qui déterminent les profils de leurs futurs collègues, c’est le moyen de sécuriser l’insertion des nouveaux », assure-t-il. Le patron vient d’engager un happiness manager, chargé de veiller sur l’état d’esprit de ses 80 salariés. Il devrait également procéder bientôt à l’élection d’un CE. La rançon du succès.

Auteur

  • E. B.