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Les ex-Goodyear encore à la barre

Actu | A suivre | publié le : 04.10.2016 | E. S.

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Les ex-Goodyear encore à la barre

Crédit photo E. S.

La décision avait mis en émoi Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Pierre Laurent (Parti communiste) et les ténors socialistes locaux. Mi-janvier 2016, huit anciens salariés de l’usine Goodyear d’Amiens Nord (Somme) avaient été très lourdement condamnés pour avoir séquestré, pendant trente heures en 2014, deux cadres de leur entreprise. Verdict : deux ans de prison dont neuf mois fermes, assortis d’une mise à l’épreuve de cinq ans. Un jugement quasi inédit, tant la pénalisation des débordements sociaux est rare. Une « décision politique » pour leur avocat, Fiodor Rilov, la sentence ayant été prononcée après les poursuites du parquet, alors que les deux séquestrés n’avaient pas porté plainte.

L’argument a convaincu : une pétition pour demander l’arrêt des poursuites a recueilli près de 169 000 signatures à ce jour. Alors que leur procès en appel se déroulera les 19 et 20 octobre à Amiens, les huit prévenus, dont Mickaël Wamen, l’ancien leader cégétiste aujourd’hui engagé en politique, réclament leur relaxe. Ils plaident « un coup de colère » face à « la détresse sociale » dans laquelle se trouvaient plongés les 1 143 salariés de ce site contraint à la fermeture après le projet avorté de reprise par Titan.

De fait, l’image de révoltés indomptables colle à la peau des ex-Goodyear. À peine 120 d’entre eux ont retrouvé un emploi en CDI, selon la direction, 100 autres ont décroché un CDD, 80 ont créé leur entreprise et 130 sont partis à la retraite. Au total, un peu plus de 700 anciens salariés pointent donc à Pôle emploi. Sans compter ceux qui travaillaient pour des sous-traitants restés sur le carreau. « Une injustice » que la CGT entend dénoncer en appelant à de nouvelles manifestations aux abords de la cour d’appel.

Auteur

  • E. S.