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Les entreprises séduites par le reverse mentoring

Le journal des RH | Digital | publié le : 03.09.2016 | Florence Puybareau

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Les entreprises séduites par le reverse mentoring

Crédit photo Florence Puybareau

De plus en plus d’entreprises organisent la formation de seniors par de jeunes collaborateurs. En général autour des thématiques du digital.

Depuis deux ans environ, les grandes entreprises françaises (Danone, Axa, Orange…) découvrent le reverse mentoring. Une pratique initiée dans les années 1990 par l’emblématique patron de General Electric. Jack Welch avait en effet constaté que la culture digitale devenue nécessaire au bon fonctionnement de son groupe manquait à ses managers alors que les jeunes collaborateurs en étaient imprégnés. D’où l’idée de faire former les seniors par la génération Y. Chez Axa, dont le programme a réuni plus de 1 000 participants dès la première année, on affiche clairement la volonté « de créer ainsi des passerelles intergénérationnelles ».

Victoria Pell, fondatrice de la plate-forme de mentoring Unatti, voit les demandes affluer autour de problématiques de plus en plus vastes : « Cela va de la maîtrise de l’e-mail au big data en passant par l’Internet des objets. En outre, ces formations ne s’adressent plus uniquement au top executive mais concernent des populations plus larges de cadres. »

Besoins et mentors

L’impulsion de tels programmes vient encore souvent des directions digitales qui travaillent sur la transformation numérique des entreprises. Mais pas seulement. « Nos interlocuteurs sont aussi les DRH corporate, la garde rapprochée des dirigeants, les responsables de la gestion des talents… », souligne Victoria Pell. Avant tout lancement de projet, il s’avère nécessaire de faire un audit pour vérifier les besoins et les envies des « mentorés ». L’entreprise doit définir l’audience et les objectifs puis rechercher des candidats mentors en fonction des sujets qu’elle souhaite traiter. Ensuite, il faut former au mentoring.

La dirigeante d’Unatti préconise d’adopter une démarche symétrique : « Nous recommandons un accompagnement réciproque en binôme. Ça casse la barrière de l’âge et chacun à son tour est mentor. » Un procédé mis en place avec succès chez Engie, où plus de 1 000 binômes se sont ainsi constitués.

Les résultats escomptés dépassent la meilleure connaissance par les seniors des outils digitaux. Ils incluent développement personnel et apprentissage pour les jeunes mais aussi, pour l’employeur, bénéfice en termes d’image. « La majorité des entreprises primées pour leur qualité de vie au travail ont des programmes de mentoring », affirme ainsi Victoria Pell.

Auteur

  • Florence Puybareau