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Pour la semaine de quatre jours

Idées | Livres | publié le : 03.09.2016 | J. M.

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Pour la semaine de quatre jours

Crédit photo J. M.

Les irréductibles défenseurs de la diminution du temps de travail persistent et signent. Cette voie est, selon eux, l’un des éléments les plus prometteurs de sortie de crise.

S’il n’en reste que deux pour défendre la réduction du temps de travail comme remède au chômage, ce sera ces deux-là. Pierre Larrouturou et Dominique Méda se raccrochent à une phrase d’Albert Einstein, qui avait écrit au sujet de la crise de 1929 qu’elle appelait des réponses nouvelles, à commencer par la diminution de la durée du travail. Ils se saisissent du fait que nous revivons depuis 2008 une crise d’au moins aussi grande ampleur pour relancer le débat.

Premier argument : les politiques dites « classiques » n’arrivent plus à rétablir le plein-emploi. Le chômage de masse coûterait à la France une centaine de milliards d’euros par an. Quelque 150 % du PIB des pays de l’OCDE qui auraient dû se traduire par autant de salaires supplémentaires se seraient évanouis dans la nature au cours des trente dernières années en raison du sous-emploi. Pour les deux auteurs, il est illusoire de croire à un retour de la croissance telle que nous l’avons connue jusqu’aux années 1980-1990 pour résoudre le problème du chômage. Ils montrent que les pays, comme l’Allemagne, qui ont réussi à revenir à un quasi-plein-emploi l’ont fait en utilisant massivement le temps partiel.

La deuxième partie de l’ouvrage développe un autre argument, plus positif : la réduction collective du temps de travail reste l’un des éléments les plus prometteurs de sortie de crise. L’économiste et la sociologue préfèrent la modalité de la semaine de quatre jours, dont le coût serait financé par une « activation des fonds de l’Unedic », formulation, on le reconnaîtra, un peu vague. Ils y voient le moyen de créer, sans régression sociale, plus de flexibilité dans les horaires de travail. Pour eux, l’objection majeure selon laquelle la France ne peut pas s’offrir une telle révolution toute seule ne tient pas. Mais la démonstration se fait attendre.

Malgré ces limites, il est bon que cette question continue d’être posée par des spécialistes comme Dominique Méda et Pierre Larrouturou, auxquels on ne peut reprocher de ne pas connaître le problème du travail.

Einstein avait raison, il faut réduire le temps de travail, Pierre Larrouturou et Dominique Méda.

Éditions de l’Atelier. 96 pages, 14 euros.

Auteur

  • J. M.