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Damian Green : Un europhile au Travail britannique

Actu | Eux | publié le : 03.09.2016 | Tristan de Bourbon

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Damian Green : Un europhile au Travail britannique

Crédit photo Tristan de Bourbon

C’est l’une des grandes surprises du nouveau gouvernement post-Brexit de la Première ministre Theresa May. Nommé mi-juillet ministre du Travail et des Retraites, Damian Green est en effet un europhile déclaré. Absent des principaux postes au sein du Parti conservateur depuis douze ans, cet homme populaire auprès de ses collègues, réputé pour sa gentillesse, sa droiture et sa grande capacité de travail, se retrouve à la tête d’un ministère complexe. Qui pourrait être directement affecté par les fluctuations des performances des entreprises nationales dues à l’incertitude engendrée par la sortie de l’Union européenne. Les derniers chiffres du chômage, portant sur la période avril-juin, restent pour l’instant très flatteurs (4,9 %). Mais la Banque d’Angleterre anticipe une nette remontée de ce taux.

Élu à la Chambre des communes en 1997, cet ancien journaliste économique de 60 ans, passé par la BBC et le Times, avait auparavant fait partie du cercle des conseillers du Premier ministre John Major. Il occupe alors plusieurs postes au sein de l’équipe de direction du parti.

Lors de la victoire de David Cameron en mai 2010, Damian Green n’est nommé que secrétaire d’État chargé de l’Immigration au sein du ministère de l’Intérieur, tenu alors par… Theresa May. Deux ans plus tard, il dirige la Police et la Justice criminelle. Il en est écarté en 2014 sans qu’aucune raison n’ait jamais été donnée par le chef du gouvernement, qui se méfie de lui. Depuis, il n’avait plus occupé de rôle au sein de l’administration gouvernementale.

Sa réputation de conservateur modéré et d’habile négociateur devrait lui servir pour aborder les trois grands défis de son ministère. La réforme des retraites, d’abord. Celle-ci s’annonce polémique et très difficile. Il est en effet probable que les retraités seront les premières victimes de la volonté de Theresa May de concentrer ses efforts budgétaires sur le soutien à l’emploi des Britanniques en âge de travailler. Pour résoudre l’équation, le gouvernement devrait s’attaquer à des statuts particuliers. Comme celui des femmes, qui peuvent actuellement liquider leur pension à 60 ans alors que les hommes doivent patienter jusqu’à 66 ans. Damian Green, qui avait voté en 2011 pour une égalisation d’ici à 2020, se dit depuis l’an dernier favorable à des « arrangements transitionnels ». Son entrée en fonction ayant eu lieu juste avant la trêve estivale, il est trop tôt pour savoir s’il restera sur cette position.

Le nouveau ministre devra, en second lieu, poursuivre la mise en place de l’adhésion obligatoire des salariés au système de retraite proposé par leur employeur. Si les grandes entreprises ont suivi les recommandations gouvernementales, les PME demeurent à la traîne. Leur intégration au système et la nécessité de faire passer la contribution minimale de 1 % des salaires à 3 % en 2018 puis à 5 % en 2019 s’annoncent déjà comme un sacré casse-tête. Enfin, Damian Green sera en première ligne pour déployer le « crédit universel ». Cette réforme vise à rassembler en un versement unique toutes les aides sociales accordées aux Britanniques. Son élaboration semble bien plus complexe et coûteuse que prévu. La preuve, le ministre a déjà dévoilé qu’elle n’aboutira qu’en 2022. Soit avec six ans de retard.

Damian Green

Ministre britannique du Travail et des Retraites.

1997

Député conservateur à la Chambre des communes.

2001-2004

Membre du Shadow Cabinet de John Major pour les questions d’éducation puis de transports.

2010-2014

Chargé de l’Immigration puis de la Police au ministère de l’Intérieur.

Auteur

  • Tristan de Bourbon