En Languedoc-Roussillon, nombre de PME sont des sous-traitants industriels dans la chimie, le nucléaire, le pétrole ou l’aéronautique. Des secteurs qui vivent des mutations technologiques et économiques. Que faire pour protéger le dynamisme de ces entreprises et préserver ou augmenter les emplois ? C’est avec ces questions en tête que Dominique Facelina, responsable du pôle emploi et compétences de la chambre de commerce et d’industrie d’Alès Cévennes, invite en 2013 les partenaires sociaux de sa région à coopérer pour soutenir les PMI et l’emploi local. « Nous avons effectué un diagnostic sur 200 entreprises afin de connaître leurs préoccupations et leurs besoins, notamment dans le domaine des RH. Nous en sommes sortis avec une liste à la Prévert », indique le dirigeant de la CCI. Verdict ? Les employeurs rencontrent des problèmes de développement, ont du mal à identifier les besoins en gestion des RH, manquent d’une évaluation sérieuse des compétences et peinent à établir leurs plans de formation. Des basiques de la fonction RH, que les petits patrons délaissent faute de temps et de moyens.

« Avec cet état des lieux, il nous restait à convaincre les partenaires sociaux et l’État de l’intérêt d’une action dans ce domaine », explique Dominique Facelina. Sans accord des organisations professionnelles et syndicales de la région, impossible de signer un engagement de développement de l’emploi et des compétences, synonyme de subventions du ministère du Travail. Rassemblées dans un comité de pilotage, celles-ci ont décidé collectivement des actions à entreprendre. Avec réunion tous les deux mois pour faire le point sur ce qui marche ou doit être revu. Au total, 117 actions de gestion RH ont été menées tout au long de l’année 2015, touchant 3 458 salariés.

Suivant les entreprises, des consultants sont intervenus pour réorganiser, former ou évaluer. Une quarantaine de fiches de poste et de référentiels de compétences ont vu le jour. Tout comme des outils pour l’entretien professionnel, des plans de formation ou des réorganisations de services. Des actions qui ont parfois permis d’enclencher des évolutions professionnelles ou des recrutements.

Les partenaires sociaux ont joué le jeu. « Il a fallu trouver un mode de fonctionnement, sortir des postures pour échanger librement. Mais l’objectif était clair pour tout le monde et partagé. Il s’agissait de contribuer à la création ou à la pérennisation d’emplois dans les PMI », relate Jean-Marie Robert, représentant de la CFDT. « Les témoignages des chefs d’entreprise et des salariés étaient éclairants sur le peu de temps et de moyens que les PME peuvent consacrer au recrutement ou à la gestion RH », ajoute Erik Rafin, son homologue à la CFE-CGC. Côté patronal, aussi, le résultat est jugé positif. Christophe Meyruey, le représentant régional de l’UIMM, demande la pérennisation de l’action et son élargissement à toutes les entreprises qui n’ont pas pu être visitées avant la fin 2015. Seule ombre au tableau, et de taille, l’absence de suivi sur longue période ne permet pas de connaître les résultats en termes d’emplois sauvés ou créés.