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La formation en situation de travail sur les rails

Le journal des RH | Formation | publié le : 03.06.2016 | M. J.

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La formation en situation de travail sur les rails

Crédit photo M. J.

Proposer des formations bâties sur des situations professionnelles concrètes : tel est le sens des expérimentations proposées par 14 Opca.

Une petite révolution ! Les formations en situation de travail (Fest), dont l’idée est de « réimplanter la formation en situation de production », selon Béatrice Delay, chargée de mission à la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP), tentent une percée dans un monde très formaté par les stages. Depuis l’automne, la DGEFP propose aux organismes collecteurs (Opca) d’expérimenter des pratiques afin de les diffuser ensuite auprès des TPE-PME, dont les salariés sont moins formés que ceux des grandes entreprises, et de leur faire bénéficier de financements mutualisés. Au total, 14 Opca ont déposé 25 projets.

L’Opca Transports et Services est l’un de ceux-là. Sa délégation du secteur propreté a testé un programme via une plateforme digitale accessible sur tablette : des situations de travail – nettoyer un bureau, entretenir une cour d’immeuble, travailler en équipe – y sont décrites, auxquelles s’ajoutent des jeux pédagogiques, des consignes et des vidéos descriptives. Le manager peut ainsi proposer un parcours de formation personnalisé sur le terrain. « Chaque module pourrait être inséré dans le cursus d’un certificat professionnel », espère Pierre Chalamet, directeur du réseau propreté de l’Opca. Mais des questions restent encore en suspens, comme le profil de la personne qui doit faire office de formateur : le manager, son supérieur, un référent sans lien hiérarchique… Des interrogations qui devraient être levées dans les prochains mois, avec notamment l’appui de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, qui accompagne les acteurs.

« Boîte noire du travail »

Actalians, l’Opca des professions libérales, a soumis trois projets concernant les vétérinaires, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et les cabinets dentaires. Par exemple, rendre formateur l’acte d’aide à l’opération d’une assistante dentaire accompagnant le praticien. « Il ne faut pas confondre apprendre sur le tas et Fest », prévient Catherine Bissey, déléguée recherche et développement chez Actalians. Et celle-ci d’évoquer la « boîte noire du travail » qu’il faut d’abord décortiquer, modéliser, tracer. Sans entraver la bonne organisation du travail. « Nous devons créer des modèles compatibles avec l’ensemble des TPE. Et éviter de mettre en place des usines à gaz, quand bien même il y a un besoin évident de formalisation », explique Catherine Bissey.

Les projets retenus feront l’objet de discussions, d’échanges et d’améliorations. « Dès que nous donnerons le feu vert, l’expérimentation commencera vraiment », indique Béatrice Delay. Le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels va contribuer à financer des cabinets extérieurs pour tester les propositions au sein d’entreprises volontaires. Des ateliers de travail avec les Opca seront aussi mis sur pied. D’ici à fin 2016, certaines Fest pourraient intégrer le système de la formation professionnelle.

Auteur

  • M. J.