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Arkema supprime la retraite chapeau de son patron

Le journal des RH | Protection sociale | publié le : 03.06.2016 | Séverine Charon

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Arkema supprime la retraite chapeau de son patron

Crédit photo Séverine Charon

Le groupe chimique veut revoir son dispositif de retraite supplémentaire. Et commence par le P-DG.

Le groupe Arkema envisage de « rationaliser » le système de retraite supplémentaire à prestations définies (retraite chapeau) dont bénéficient certains de ses cadres dirigeants. Et commence par supprimer celle de son patron, Thierry Le Hénaff. Âgé de 53 ans, il avait jusqu’alors l’assurance de bénéficier d’un tel dispositif, mais à condition d’achever sa carrière dans le groupe. Les engagements du groupe à son égard correspondaient, au 31 décembre 2015, à 28,3 % de sa rémunération actuelle, soit une rente annuelle légèrement supérieure à 530 000 euros, selon le document de référence d’Arkema.

Or, dans le cadre de la loi Macron, il aurait fallu adapter cet avantage pour le lier à la performance. Ce que le conseil d’administration n’a pas souhaité faire, préférant supprimer la retraite chapeau du big boss tout en lui accordant des compensations. Sa rémunération fixe, inchangée depuis 2012, passe de 750 000 à 900 000 euros annuels, ce qui aura aussi un effet mécanique sur son variable. Il devrait aussi se voir attribuer, après feu vert des actionnaires, 50 000 actions gratuites sur trois ans, ce qui représente, au cours actuel, plus de 3,5 millions d’euros.

Héritage pétrolier

Le chimiste devrait aller plus loin. Après la décision du conseil d’administration sur la retraite chapeau de Thierry Le Hénaff, « la société étudie les mesures de rationalisation qui pourraient être mises en œuvre s’agissant des autres bénéficiaires du régime ». Ce régime existe en effet depuis la création d’Arkema, né en 2004 de la réorganisation d’Atofina, la branche chimie du groupe Total, et mis en Bourse voilà tout juste dix ans.

« Applicable à certains cadres dirigeants du groupe qui bénéficient d’un régime analogue antérieurement à la scission », ce régime est hérité du groupe pétrolier. Dans celui-ci, la retraite chapeau profite à l’ensemble des salariés dont la rémunération excède huit plafonds annuels de la Sécurité sociale, soit 308 928 euros en 2016. Après Schneider Electric en 2015 et PSA tout récemment, Arkema est le troisième grand groupe qui annonce la suppression du régime de retraite à prestations définies de ses mandataires sociaux.

Auteur

  • Séverine Charon