Chaque mois, une personnalité nous confie sa relation au travail en sept mots-clés.
Président de l’entreprise familiale Asselin, spécialisée dans la charpente. Il est depuis début 2015 l’infatigable porte-voix des PME. En guerre ouverte contre le Medef, il plaide la cause des anti-CAC 40.
Je suis un boulimique de projets, je n’aime pas la page blanche, il est très rare que je me lève en me disant que je préférerais rester couché. Cela peut être pénible pour l’entourage. Ma plus grande satisfaction, c’est de m’endormir avec le sentiment du devoir accompli.
Mes parents étaient artisans. Pour chacun de leurs quatre enfants, ils avaient choisi un métier utile à l’entreprise : secrétaire pour ma sœur, menuisier charpentier et métreur pour mes frères. Il y a un certain atavisme. J’ai passé toute ma jeunesse dans les ateliers. Je fabriquais des chevilles en bois pour payer ma Mobylette. Des moments merveilleux.
C’est un de mes meilleurs remparts face au stress. Prier, c’est me rappeler que tout ne m’appartient pas, que ma mission consiste à faire de mon mieux, mais que si ça ne fonctionne pas, tout n’est pas de ma faute. Cette mise à l’écart des pollutions extérieures m’est salutaire.
En 1993, lorsque j’ai repris l’entreprise de mon père, on était en pleine crise économique. Vu nos difficultés, je me suis demandé comment j’allais payer mes salariés. Quel regard porteraient-ils sur le jeune patron que j’étais ? Ne pas pouvoir faire face, c’est quelque chose qui me hante. Mais jamais je n’ai failli à mes obligations.
À l’école, j’étais bon élève avec les enseignants pour qui j’avais envie de travailler, ceux qui étaient pédagogues. Je fonctionnais à l’affectif. Mes parents avaient décidé que je serais comptable. Le hic, c’est que mes pires notes étaient… en comptabilité ! Et lors d’un stage, je me suis rendu compte que je n’étais pas fait pour ça !
Je ne supporte pas la fainéantise, de sentir, en fin de journée, que j’ai été dilettante. L’oisiveté ne doit pas durer trop longtemps chez moi. J’aime être entouré de gens qui bossent.
Le salariat, ça n’était pas pour moi ! J’ai l’esprit trop indépendant. J’ai toujours été subjugué par les chefs d’orchestre. La musique élève l’esprit. La performance d’un chanteur lyrique ou d’un musicien m’émeut aussi.