Vu son parcours, on l’aurait attendu à la FNSEA davantage qu’à l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) ! Fils d’agriculteur, ingénieur agronome, ancien conseiller technique au cabinet de Dominique Bussereau (alors ministre de l’Agriculture), Claude Faucher dessine pourtant les contours de la très attendue convention collective de la branche ferroviaire. Un socle commun qui, en théorie, doit être défini le 30 juin.

« J’ai justement été choisi parce que je n’étais issu d’aucune des entreprises adhérentes. De manière à assurer une plus grande neutralité et indépendance », souligne le délégué général, qui a officié comme directeur général des services au sein des conseils généraux de l’Yonne, de la Sarthe et de la Haute-Savoie. Charge à lui d’amadouer les cheminots. Les menaces de grève ont beau planer sur l’Euro 2016, cela n’inquiète pas cet optimiste (sous surveillance gouvernementale) qui maîtrise les ficelles du dialogue social. Quand, en avril, des militants FO et SUD envahissent la salle de négos, il reste imperturbable, conscient des jeux de rôle qui façonnent le paritarisme.

Dans son bureau, il a déjà passé près de quinze heures en bilatérale avec les syndicats, et le double en commission sociale. Objectif : trouver l’équilibre qui garantira une concurrence sans dumping social tout en maîtrisant les coûts. « Les cheminots savent que leur système doit évoluer pour être sauvegardé, assure Claude Faucher. Même s’il y a des postures syndicales, des acquis à défendre, ils ont compris que la SNCF n’était plus en situation de monopole et qu’elle se devait d’être compétitive. » Y compris au niveau social ?