L’odeur insupportable du sang, le tintamarre métallique… « J’ai failli tomber dans les pommes et dégueuler, les deux en même temps je crois. » Stéphane Geffroy se souvient avec précision de sa première fois à la « tuerie », l’abattoir de Liffré (Ille-et-Vilaine). Là où il ne devait passer que quelques semaines, comme saisonnier. Il y a fait sa vie de salarié. En 100 pages, il raconte ces 25 ans de « corps-à-corps avec la bête dépecée », la dureté physique et « psychologique » du travail, ce « monde à part » où personne ne se projette après 50 ans. Surtout, il explique son émancipation par le syndicalisme.

À l’abattoir. Stéphane Geffroy. Éditions Seuil. 85 pages, 7,90 euros.