Une initiative pionnière. La branche des sociétés d’assistance (SNSA) s’est associée à Sciences po Paris pour mettre sur pied un cycle de formation sur la « culture économique et sociale » à destination des managers avec un axe fort sur le dialogue social. Médecins, directeurs marketing ou de la planification, 20 cadres vont suivre une suite de modules de deux ou trois jours par mois jusqu’à l’été 2016. À l’automne, ils présenteront un mémoire afin de valider ce certificat uniquement reconnu par l’IEP pour le moment. « Souvent, les collaborateurs voient le dialogue social comme contraignant et pénalisant. Nous souhaitons leur montrer que cela fait partie de leur rôle de l’enrichir plutôt que de rester dans l’indifférence, voire dans l’affrontement », souligne Catherine Henaff, secrétaire générale du SNSA, à l’initiative de cette première session qui a débuté fin janvier 2016.

Ce cycle inédit n’a pas été bâti à partir d’une feuille blanche. En 2015, une première formation sur le même thème avait été organisée pour les représentants du personnel et délégués syndicaux à la suite d’un accord de la branche. « Le programme est néanmoins différent pour les cadres. Il s’agit de les plonger dans une réflexion sur le monde du travail et son évolution. Réfléchir à la conception et au fonctionnement même d’une entreprise », résume Catherine Henaff. De fait, la session allie plusieurs aspects : méthodologie pour travailler le mémoire, focus sur les grandes transformations à l’œuvre – dont l’impact du digital sur les organisations –, culture économique et financière, ainsi que séquences liées au management et à l’accompagnement au changement. S’y ajoutent, bien sûr, des interventions sur le syndicalisme et les relations sociales, spécifiquement conçues par l’association Dialogues.

« L’un des objectifs est d’aider les managers à mieux comprendre les instances représentatives du personnel et de remettre en question l’idée qu’ils s’en font », explicite Ambroisine Bourbon, directrice du programme à Sciences po Paris. C’est ce qui a notamment motivé Brigitte Berton. Responsable études et veille à la direction marketing d’Inter Mutuelles Assistance (IMA) à Niort, elle juge « essentiel de bien connaître les enjeux de pouvoir au sein de l’entreprise ». Même si, sur le papier, le lien entre cette formation et sa propre mission professionnelle est peu évident, elle souhaite « importer au sein d’IMA des outils de compréhension de l’environnement social et de ses mutations ». Sa société a déboursé 4 000 euros pour chacun des quatre cadres sélectionnés pour ce cycle.

Un bilan sera tiré à l’issue du parcours. « Pour celui élaboré pour les élus et les syndicalistes, une deuxième session est d’ores et déjà programmée », annonce Catherine Henaff. Dans le cas de celui destiné aux cadres, une inscription « à l’inventaire » est envisagée afin de pouvoir être financé via le compte personnel de formation et l’Opca de branche.