Le nombre d’apprentis formés dans la grande région Normandie a reculé de près de 10 % ces quatre dernières années, de manière similaire d’ailleurs au sein des deux ex-régions. Ce chiffre justifie pleinement de prendre des mesures pour rénover la politique de l’apprentissage, qui est un axe prioritaire de notre action.

Il existe bien sûr des facteurs connus, tels que les freins culturels à orienter et être orienté vers cette filière d’excellence. Mais il y a surtout eu une instabilité des mesures d’aide et d’accompagnement dans les deux anciennes régions qui ne favorisait pas un recrutement pérenne de la part des employeurs. Enfin, nous devons absolument travailler sur la mobilité des apprentis au sein du grand territoire. C’est l’une des clés de la réussite.

Nous avons la volonté, au-delà des aspects partisans, de créer une émulation régionale autour de la question de l’apprentissage. Nous recherchons des idées innovantes afin de proposer, en septembre prochain, une nouvelle politique pour les apprentis et les entreprises. Les grands axes de réflexion, qui seront discutés autour de traditionnelles tables rondes mais aussi lors de rencontres locales, et diffusés largement au sein du public, sont de trois ordres : comment mieux aider l’apprenti dans sa recherche de poste, comment mieux communiquer sur cette filière, quel cadre durable de soutien aux employeurs peut-on créer pour les prochaines années ?

Depuis le 1^er mars, nous diffusons un large questionnaire aux partenaires de l’apprentissage – CFA, entreprises, syndicats, chambres consulaires… – pour qu’ils puissent partager leur diagnostic et leurs idées quant aux difficultés précises qu’ils rencontrent. En juin, une université d’été, avec des ateliers thématiques, devra dégager un bilan de la concertation et tracer les pistes que nous présenterons à la rentrée. Notre objectif est d’augmenter de 50 % le nombre d’apprentis dans les six ans à venir, de passer de 20 000 à 30 000 jeunes formés.

Nous devons absolument mieux travailler avec les filières qui ne trouvent pas de jeunes, l’aéronautique par exemple. En outre, nous allons redéployer des places d’apprentissage, notamment du BTP vers l’éolien off shore, véritable secteur d’avenir dans notre région. Nous devons devenir beaucoup plus réactifs pour répondre aux besoins des entreprises.