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Laurent Grandguillaume : l’hyperactif du Palais-Bourbon

Actu | Eux | publié le : 03.03.2016 | A. F.

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Laurent Grandguillaume : l’hyperactif du Palais-Bourbon

Crédit photo A. F.

Ne qualifiez pas Laurent Grandguillaume de démineur ! Le jeune député PS de Côte-d’Or a beau avoir calmé la fronde des autoentrepreneurs en 2013 et repris du service en janvier pour trouver une issue au conflit opposant taxis, VTC et plates-formes numériques, il n’apprécie pas le terme. « Il laisse à penser que rien n’évolue », confie-t-il. Un terme inadapté pour ce socialiste libéral assumé, à l’origine en 2013 du mouvement « Entreprendre à gauche », qui n’aime rien tant que réformer et faire bouger les lignes. « Il est possible de concilier projet collectif et prise en compte des libertés individuelles », martèle le parlementaire, qui devait présenter fin février aux différentes parties les mesures validées par le gouvernement.

Une position atypique dans la maison PS, que ce petit-fils d’un ouvrier de LIP, diplômé de sciences économiques et passé par une banque commerciale, défend bec et ongles. Prendre en compte l’individu, concilier les intérêts…, la méthode, appliquée aux autoentrepreneurs, a été saluée par tous. Et a sauvé la mise à la ministre d’alors, Sylvia Pinel, empêtrée dans la réforme du régime. « Il a su écouter et comprendre les difficultés de chacun », admet Patrick Liébus, patron de la Capeb, le syndicat des artisans du bâtiment. Pour autant, la neutralité tranquille n’est pas la marque de Laurent Grandguillaume. Son échange musclé de tweets, deux heures durant, avec un dirigeant d’Uber qui l’accusait de partialité, a marqué les esprits. « Je dialogue avec tout le monde sans tabou. Mais j’affirme ce que je pense. La concurrence entre les acteurs doit être saine. Avancer collectivement, ce n’est pas mettre les difficultés sous le couvercle », souligne l’intéressé, critique envers l’ubérisation, « qui peut aussi conduire à une forme de paupérisation ». Un sujet auquel il réfléchit depuis plus d’un an.

En mars, il sortira son premier livre sur le lien entre révolution numérique et progrès humain. On le retrouvera aussi au côté d’ATD Quart Monde. L’ONG monte en effet un comité de vigilance citoyenne pour suivre l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée », auquel sa proposition de loi, adoptée à l’unanimité, a donné naissance. La première de ses « utopies réalistes » qu’il voit se concrétiser. Il en a bien d’autres. Parmi lesquelles tirer au sort, parmi les électeurs, 10 % des membres de toute assemblée délibérante « pour renouveler la démocratie » ; ou expérimenter le revenu universel garanti.

Rien d’inatteignable pour cet habile politique qui a grandi dans l’ombre du maire de Dijon, François Rebsamen. Un vrai militant : à 38 ans, Laurent Grandguillaume compte déjà vingt ans de carte au PS ! Mais un pragmatique, aussi, qui a conquis sa légitimité sur le terrain. En arrachant une circonscription parlementaire ayant toujours échappé à la gauche (la première de Côte-d’Or). Ou en gagnant, au PS, son titre de spécialiste de l’entreprise à coups de visites auprès d’artisans ou de PME. Jusqu’à être nommé coprésident du Conseil de la simplification pour les entreprises. La politique, pourtant, n’a jamais été son rêve. Nourri dès le lycée par la lecture du mensuel Alternatives économiques, l’homme s’est d’abord imaginé économiste, avant de bifurquer vers la banque. Pour, finalement, se transformer en « parlementaire agissant », comme on dit joliment à ATD Quart Monde.

Laurent Grandguillaume

Médiateur entre taxis et VTC.

2003

Membre du conseil national du PS.

2008

Adjoint au maire de Dijon.

2012

Député de Côte-d’Or.

2014

Coprésident du Conseil de la simplification pour les entreprises.

Auteur

  • A. F.