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Désespoir et colère agricoles

Actu | A suivre | publié le : 03.03.2016 | E. S.

L’exaspération du monde agricole est à son comble. Théâtre de défilés politiques, le Salon de l’agriculture, qui s’achève le 6 mars, est devenu ces dernières années le siège des doléances d’une profession en crise. À la Porte de Versailles, à Paris, les débordements, parfois violents, sont dans toutes les têtes… Le Premier ministre a certes fait quelques gestes, mi-février, pour tenter d’éteindre l’incendie : une baisse de sept points des cotisations sociales pour tous les agriculteurs ainsi qu’un report de paiement de celles-ci d’un an, reconductible deux fois pour ceux ayant dégagé de très faibles revenus en 2015.

Crise durable

Le président de la puissante FNSEA, Xavier Beulin, réclamait davantage. Et notamment des prix plus rémunérateurs, permettant en particulier aux éleveurs de vivre de leur travail. Car les cours n’en finissent plus de dégringoler. Rien que pour le lait, les prix ont chuté de 25 % entre 2014 et 2015, pour cause de surproduction et de fin des quotas européens. Mêmes difficultés du côté des éleveurs porcins et bovins, qui vivent une crise structurelle : les changements de modes de consommation impactent durablement ce secteur appelé à se recomposer. Des aides d’urgence ont déjà été débloquées en septembre après les premières poussées de fièvre. Début février, 20 000 dossiers avaient été traités et 207 millions d’euros versés.

Sans compter les allégements de charges, l’effort gouvernemental atteint 825 millions d’euros. Encore trop peu pour les agriculteurs français, qui se sentent mal-aimés mais sont toujours les plus puissants d’Europe. Forte de quelque 850 000 actifs, la filière pèse lourd dans l’économie hexagonale. À un an de l’élection présidentielle, François Hollande, Manuel Valls et Stéphane Le Foll, le ministre chargé du dossier, ne peuvent rester les bras ballants. Sauf que leurs marges de manœuvre sont faibles, les caisses étant vides.

Auteur

  • E. S.