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Vie des entreprises

Faut-il avoir peur des universités américaines ?

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.12.2000 | L. A.

Interview de Bernard Ramanantsoa, directeur général du groupe HEC.

Les universités américaines concurrencent-elles sérieusement les grandes écoles et les universités françaises ?

Cette concurrence existe à trois niveaux : pour recruter les meilleurs profs, pour attirer des étudiants dans les MBA, mais aussi auprès des entreprises pour l'offre de formation continue. Il faut cependant la resituer dans un contexte d'internationalisation généralisée des cursus. Il y a dix ans, par exemple, les enseignants ne bougeaient pratiquement pas. Aujourd'hui, la mobilité est un fait acquis. Beaucoup d'étudiants pensent aussi qu'il est mieux de suivre un MBA ailleurs que dans son pays d'origine. On assiste alors à une bagarre acharnée pour recruter les meilleurs, profs ou étudiants.

Viennent-elles chasser directement sur vos terres ?

L'implantation des universités américaines sur le territoire français reste marginale. En ouvrant des antennes en Europe, les Américains courent souvent le risque de créer des universités à deux vitesses : elles sont moins cotées que les maisons mères. L'université du Michigan, installée à Paris, n'a, par exemple, pas réussi à recruter suffisamment d'étudiants. Quitte à intégrer une université américaine, les étudiants français préfèrent s'expatrier, ne serait-ce que pour le prestige.

De quels moyens disposez-vous pour rester compétitifs ?

Nous privilégions les alliances, les échanges avec les universités étrangères. De toute façon, les grandes écoles françaises n'ont pas le choix aujourd'hui : elles doivent diversifier les cursus et développer notamment les enseignements en anglais. Des étudiants français partent certes aux États-Unis, mais les écoles françaises recrutent aussi de plus en plus à l'étranger. Notre MBA compte par exemple 73 % d'étudiants étrangers.

Auteur

  • L. A.