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Vie des entreprises

De nouveaux droits pour les intérimaires

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.12.2000 | Maryannick Le Bris

Les entreprises de travail temporaire inaugurent un droit individuel à la formation et généralisent la validation des acquis professionnels pour la branche.

« Nous venons d'enrichir le statut des intérimaires par rapport aux autres statuts précaires en leur donnant la possibilité d'acquérir des droits à la formation pendant leur parcours professionnel », se réjouit Pierre Fonlupt, P-DG de Plus Intérim. Le Syndicat des entreprises de travail temporaire (Sett) vient en effet de signer trois accords, applicables dès 2001, qui pourraient révolutionner l'accès des intérimaires à la formation professionnelle. Deux des mesures décidées par la branche figurent d'ailleurs dans le projet de réforme de la loi sur la formation professionnelle, encore en gestation chez Nicole Péry.

Première de ces innovations : la mise en place d'un droit individuel à la formation. Les intérimaires ayant déjà travaillé au moins 2 700 heures dans la branche, ou 2 100 heures dans l'entreprise, bénéficieront, selon leur ancienneté, de huit jours à trois semaines de formation, financée par 5 % du budget formation de l'employeur. « Quelque 100 000 personnes, intérimaires ou permanentes des ETT, en sont potentiellement bénéficiaires, précise Marie-Christine Soroko, déléguée générale du Sett. Pour les intérimaires, l'avantage est de pouvoir organiser leur formation entre deux missions. »

Cet accord a été signé par la CFDT, la CFTC et la CGC, mais n'a pas convaincu FO et la CGT. « Nous souhaitions une ancienneté de 1 800 heures au lieu de 2 700, souligne Samuel Gaultier, secrétaire général du Syndicat national des salariés des entreprises de travail temporaires CGT. Nous regrettons aussi que le dispositif ne soit pas entièrement alimenté par le plan de formation de l'entreprise. »

Un deuxième accord, signé par tous les partenaires à l'exclusion de FO et de la CGT, prévoit un dispositif de validation des acquis professionnels (VAP) qui sera entièrement financé sur le plan de formation de l'entreprise et ouvert aux salariés ayant deux ans d'expérience. En 1999, le travail temporaire avait été l'une des premières branches à expérimenter ce système de qualification : une centaine d'intérimaires ont ainsi déjà obtenu un diplôme homologué par l'État, après une évaluation effectuée par un jury composé de l'Afpa et de professionnels.

Un nouveau contrat d'alternance

Dans le même accord, la branche a mis en place un nouveau type de contrat d'alternance : le contrat de mission formation insertion (CMFI). De courte durée (220 heures environ), le CMFI sera accessible aux chômeurs de longue durée, RMIstes ou handicapés. « La nouveauté est que ces chômeurs pourront s'inscrire dans une entreprise d'intérim et demander une formation, même s'ils n'ont jamais effectué de mission auparavant », précise Marie-Christine Soroko.

Enfin, un troisième accord prévoit le doublement du Fonds professionnel pour l'emploi du travail temporaire (FPETT), portant à 2,2 % la contribution des employeurs. Au total, la branche consacrera plus de 1 milliard de francs à la formation. « Notre objectif est de favoriser le retour à l'emploi et de pallier les pénuries de main-d'œuvre », résume Marie-Christine Soroko. Certaines entreprises ont d'ailleurs déjà montré leur volonté en la matière, tels Manpower, Randstad ou Plus Intérim, instigatrices d'actions de qualification de leurs intérimaires.

Auteur

  • Maryannick Le Bris