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Partager son jardin… et les récoltes !

À la une | publié le : 03.02.2016 | V. A.

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Partager son jardin… et les récoltes !

Crédit photo V. A.

Participer à l’entretien d’un potager et se rémunérer sur ses fruits. Du pur échange.

Le vaste jardin de 33 00 mètres carrés d’Anne-Christine Vouiller, architecte retraitée, est accolé aux 10 000 mètres carrés de terrain de sa voisine. Amoureuse de la terre, cette Yvelinoise entretient les deux parties. Une activité qui occupe toutes ses journées. Et pour laquelle elle a choisi de se faire aider. Les volontaires, nombreux, vivent en appartement et n’ont pas la chance d’avoir un potager. « Il faut vraiment être passionné et assidu, explique Anne-Christine, boule d’énergie qui déborde d’idées pour aménager ses espaces verts. Certains abandonnent assez vite lorsqu’ils comprennent le travail que ça représente. »

Depuis que l’intéressée a passé son annonce, en 2014, sur le site prêtersonjardin.com, 26 personnes ont partagé ses terres. Chacun fait en fonction de son temps et de son énergie. Ici, il n’est pas question d’argent. Les jardiniers en herbe se rémunèrent en se partageant les récoltes : betteraves, poireaux, carottes, pommes de terre, salades… « Il ne faut pas voir cette activité comme quelque chose de rentable », insiste Anne-Christine. Marc l’a rejointe voilà un an. Trois fois par semaine, il travaille son lopin de terre. « Le jardinage me passionne. Et, ici, il y a toujours du monde, c’est très convivial », affirme ce maraîcher de 24 ans.

Les sites fleurissent

Posséder son petit coin de terre ? Une idée qui connaît de plus en plus de succès. Or les villes ne parviennent plus à satisfaire la demande. Quant aux jardins familiaux, ils sont trop rares et très convoités. À Cagnes-sur-Mer, 36 parcelles existent pour 71 personnes en liste d’attente. Aux Ulis, dans l’Essonne, il faut attendre deux à trois ans pour accéder à un potager. Et cinq à Gennevilliers. À Rennes, la mairie a atteint l’objectif des 1 000 parcelles en 2014 afin de satisfaire une demande grandissante. « De plus en plus, les consommateurs veulent savoir ce qu’ils mangent. Ils s’inquiètent des conséquences sur leur santé de tous ces pesticides et autres produits chimiques. Ils veulent des produits de proximité, des produits sains et bio », explique Danièle Heiligenstein, fondatrice du site prêtersonjardin.com. Sur cette plate-forme, créée en 2010, 250 personnes se connectent chaque jour afin de consulter les 7 000 annonces de jardins à partager. Les demandes les plus importantes se situent autour de la région parisienne, en Midi-Pyrénées ou en Languedoc-Roussillon.

Et les sites de partage de jardins fleurissent sur la Toile, tels que Potiron, Troc Légumes, Plantez Chez Nous. « Cela permet de redonner vie à des espaces stériles et de s’en nourrir. Tout en apprenant au contact de ceux qui savent déjà et apportent un réel savoir-faire, souligne Régis Lippinois, fondateur du site jepartagemonjardin.fr. La crise accélère le retour de certaines valeurs. C’est une vraie prise de conscience. » Sur ce même site, près de 1 000 espaces verts dans toute la France attendent d’être partagés.

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  • V. A.