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Bienvenue dans mon salon

À la une | publié le : 03.02.2016 | Valérie Auribault

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Bienvenue dans mon salon

Crédit photo Valérie Auribault

Des particuliers commencent à ouvrir leurs portes à des travailleurs en mal de locaux.

Avec mon salaire d’institutrice, je ne m’en sors pas. J’avais entendu parler du coworking et je trouvais l’idée géniale. Comme je ne suis pas chez moi en journée, autant que quelqu’un en profite. » Emily, qui vit à Paris, s’est ainsi décidée à louer son logement à des indépendants. Inscrite en septembre sur le site officeriders.com, elle a trouvé quelques preneurs. Une jeune graphiste en mal de locaux est venue deux fois par semaine durant un mois. Et six collaborateurs d’une start-up se sont réunis chez elle toute une journée pour un brainstorming. Une pratique boostée par les nouvelles technologies, l’explosion des loyers et la crise économique.

Selon une étude de l’Ifop réalisée en 2014 pour le site chambrealouer.com, 78 % des propriétaires se disaient prêts à mettre leur bien à disposition pour des raisons financières. À raison de 12 euros par jour et par personne, OfficeRiders permet d’engranger un peu d’argent de poche. Mais nécessite une certaine organisation. « Je laisse mes clés au café d’en bas. Le concept est basé sur la confiance absolue. Je n’ai souscrit aucune assurance particulière », note Emily. Florian Delifer, cofondateur d’OfficeRiders, a eu l’idée alors qu’il vivait à San Francisco. « On avait des difficultés à trouver des bureaux à un prix abordable. Avec mon associé, on a transformé notre salon pour accueillir d’autres travailleurs nomades », indique-t-il. Aujourd’hui, le site compte près de 2 800 riders et 300 hôtes, dont plus des deux tiers à Paris. Les loueurs doivent déclarer les revenus générés « au-delà de 780 euros », détaille Florian Delifer.

Affaire de pionniers

Autre concept, le cohoming. Il s’agit cette fois d’indépendants qui ouvrent leur salon à d’autres actifs, le temps d’une journée. Au programme : partage (Wi-Fi, cafés, savoir-faire, etc.), motivation et boulot ! Un triptyque qui séduit des pionniers. « Je ne veux pas travailler dans un lieu fixe et, en même temps, j’ai besoin de casser la solitude que tout free-lance connaît, témoigne Vincent Laurent, attaché de presse. Accueillir des cohomeurs à la maison m’oblige à prendre un rythme, à être actif. C’est aussi l’occasion de confronter mes idées avec d’autres. C’est très stimulant. » Ici, l’argent n’est pas au cœur de l’échange. Un idéal plus proche des débuts de l’économie du partage. On parle plutôt d’indemnisation. « Les hôtes demandent en moyenne 5 euros par personne. La plate-forme se rémunère 1 euro », précise Laura Choisy, cofondatrice du site Cohome.

Pour l’instant, ces pratiques restent affaire de pionniers. Sur le site OfficeRiders, deux à trois réservations s’enregistrent chaque jour. Bien peu. « Pour moi, cela a démarré très vite. Mais actuellement je n’ai plus aucun contact. Le concept reste encore confidentiel en France », constate Emily. Cohome a séduit de son côté 125 indépendants.

Auteur

  • Valérie Auribault