L’actuelle convention d’indemnisation du chômage cessera de produire ses effets le 30 juin 2016. Dans les prochaines semaines, les partenaires sociaux vont donc entamer les discussions pour bâtir les nouvelles règles de l’Unedic. Un chantier particulièrement épineux. Réduire les allocations versées et/ou augmenter les cotisations perçues paraît très compliqué alors que le nombre de demandeurs d’emploi atteint des records. Mais la dette du régime l’exige : elle dépasse les 25 milliards d’euros !

C’est la part des inscrits à Pôle emploi indemnisés par l’Unedic. L’allocation moyenne atteint 1 100 euros.

Sources : Dares, Unedic.

La situation financière de l’Unedic est préoccupante. Le régime a enregistré un septième exercice déficitaire de suite en 2015. L’an dernier, l’assurance chômage a perdu 4,4 milliards d’euros. Et pourrait encore creuser son trou de 3,6 milliards d’euros en 2016, à réglementation inchangée. La dette atteindrait alors 29,4 milliards d’euros, soit presque une année de recettes… Intenable ! Et pourtant, les recettes de l’Unedic couvrent quasiment les allocations versées. Le surplus de dépenses ? Il est à chercher du côté de Pôle emploi. Dans la convention qui lie les deux organismes, le premier doit verser au second 10 % des cotisations perçues. Soit, l’an dernier, 3,24 milliards d’euros.

Situation financière de l’Unedic (en milliards d’euros)

Tous les salariés du secteur privé – et leurs employeurs – relèvent de l’Unedic. Mais certains en bénéficient plus que d’autres.

> Salariés en CDI

Leurs cotisations ont atteint 28 milliards d’euros en 2012 pour 17 milliards d’euros d’allocations reçues. 40 % de leurs recettes profitent à d’autres.

> Intérimaires

Ils ont contribué au régime à hauteur de 935 millions d’euros en 2012 et touché 2,9 milliards d’euros. Ils ont reçu 3,1 fois ce qu’ils ont cotisé.

> Salariés en CDD

Ils ont versé 2,5 milliards d’euros en 2012 et reçu 8 milliards d’euros. Leur rapport dépenses/recettes s’établit à 3,2.

> Intermittents

Les intermittents du spectacle ont cotisé à hauteur de 240 millions d’euros en 2012 et ont perçu 1,3 milliard d’euros d’indemnités. Ils ont touché 5,5 fois plus qu’ils n’ont contribué.