L’enjeu climatique concerne au premier chef l’entreprise. Le message est banal, surtout dans l’ambiance COP21 où le green washing bat son plein. Les auteurs estiment que la cause mérite mieux que des paroles. Ils prennent le parti du concret pour montrer comment la sphère marchande peut agir : « Tout type d’entreprise peut porter un regard sur ses propres façons de faire et entreprendre d’améliorer son bilan carbone. » Ils soulignent les obstacles qui empêchent une plus grande mobilisation. Et abordent les contradictions auxquelles se heurtent les entreprises. Les trois signatures du livre font appel à une notion philosophique, « le détachement », qui passe par un décloisonnement des fonctions de l’entreprise, une gouvernance élargie et partagée, et un renouvellement des méthodes. Selon eux, il faut communiquer sur les mauvaises pratiques pour les changer. Cela implique d’accepter que l’entreprise soit aussi un acteur politique. Une autre révolution culturelle.

De plus en plus de postes de management requièrent la faculté d’avoir une approche transversale : chefs de projet, animateurs de réseau, pilotes de processus, fonctions support… L’enjeu pour ces managers est d’affirmer leur autorité en créant de l’adhésion, de démontrer qu’ils apportent de la valeur ajoutée et de nouer des alliances. Face à ces questions, cet ouvrage se veut une boîte à outils, offrant des conseils pour se positionner, concilier la partie transversale avec ses autres rôles ou choisir sa stratégie d’action. D’une grande richesse, il distingue « sept mondes », une grille qui permet « de détecter les différentes entités » dans lesquelles intervenir. Il offre aussi des ressources pour tenir « une négociation raisonnée », susciter une coopération durable des collaborateurs, savoir manager hors hiérarchie. Enfin, le manager transversal doit pouvoir manœuvrer à distance, ce qui est l’objet de la partie finale.