On ne mesure pas toujours à quel point l’essor de notre civilisation est lié aux énergies fossiles, charbon, puis gaz et pétrole. Cette étroite corrélation est vouée à disparaître. Mais les forces hostiles sont nombreuses, qui ont intérêt à reculer le plus tard possible ce que Geneviève Férone-Creuzet considère comme une aube nouvelle pour l’économie mondiale. Telle est la trame du livre de celle qui fut la créatrice de la première agence de notation sociale et environnementale, à présent directrice du développement durable chez Veolia. L’auteure retrace d’abord l’épopée pétrolière jusqu’à l’apparition du concept de développement durable à la fin des années 1980. Les pouvoirs que les énergies fossiles ont conférés à l’homme ne se sont pas accompagnés d’un minimum de sens des responsabilités. L’ouvrage décrit cette « aristocratie fossile » qui n’aura eu de cesse de s’enrichir sans considération aucune pour la sauvegarde de nos trésors naturels. « La puissance des industries pétrolières cache une grande vulnérabilité intrinsèque à son modèle économique », avertit Geneviève Férone-Creuzet. La seconde partie de son essai analyse les scénarios de l’inéluctable cure de désintoxication à venir. L’auteure mise sur la finance, par le biais des fonds de pension, pour obliger les acteurs économiques à une conduite plus raisonnable.

Geneviève Férone-Creuzet. Éditions Stock. 250 pages, 19 euros.