J'ai baigné dans le dialogue social depuis que je suis petit car mon père était DRH dans l'industrie pharmaceutique. Il y a une forme de transmission. J'ai compris que, dans la vie, il fallait être capable de décider et qu'il n'y avait pas de décision sans dialogue.

J'ai la chance d'être assez résistant à la pression. Mon meilleur antidote au stress ? La vie familiale, les enfants et petits-enfants, qui permettent de déconnecter et de se recentrer. Profiter de ces moments privilégiés - même rares - est une forme de protection

Cette catastrophe en 1992 - une tribune s'est effondrée lors d'un match de foot provoquant la mort de 18 personnes - reste l'un de mes pires souvenirs. Je venais d'être nommé directeur du cabinet de René Teulade, ministre des Affaires sociales. Une entrée en matière d'autant plus perturbante que ma mère est corse.

J'aurais adoré être journaliste sportif ; le foot et le tennis sont deux de mes passions et j'aime beaucoup écrire. J'ai un tempérament curieux et analytique, deux qualités essentielles dans ce beau métier où certains partis pris peuvent parfois agacer.

Dans la vie, deux choses m'agacent. Le conformisme systématique qui consiste à être d'accord avec tout le monde et en particulier avec ses supérieurs hiérarchiques. Et la mauvaise foi. On peut assumer une position sans être prisonnier d'un dogme. Les deux conjugués conduisent, dans les organisations d'une certaine taille, à un manque de créativité et d'innovation. C'est la dissolution de l'esprit critique constructif.

J'étais plutôt bon élève, j'adorais l'école. J'ai fait Sciences Po à Paris puis l'ENA. Quand on a la chance de pouvoir faire des études supérieures, c'est formidable. Ça ouvre l'esprit.

Ma plus grande satisfaction quand je me lève le matin, c'est de voir les arbres de mon jardin et le soleil se lever ! C'est mon mode de reconnexion personnel. Je n'ai pas un travail classique. J'influence, j'accompagne... Alors, quand un accord important est signé, c'est une satisfaction collective dont je prends ma part.