Mon père était administrateur de biens et ma mère ne travaillait pas, c'était une femme du XIXe siècle qui a très mal vécu le fait de me voir derrière un comptoir ! Je ne voulais pas avoir sa vie. Ma belle-mère m'a appris à emballer les bonbons, recevoir les acheteurs, je lui dois beaucoup.

Pour me détendre, je vais à l'opéra. Si j'ai un discours à écrire, je le fais avec la Traviata et le répertoire de Vincenzo Bellini. C'est inspirant, je suis dans une bulle, le meilleur antidote au stress.

Les femmes licenciées sans raison, celles qui se font harceler au travail ou chez elles. Je ne supporte pas l'injustice, quelle qu'elle soit. Ça me met en colère. C'est pour cela que j'ai fait du droit. Nous avons de la chance d'être nés du bon côté de la planète.

Petite, j'adorais l'école. Ma meilleure amie était la fille d'un bijoutier, première de la classe, quand, moi, j'étais toujours deuxième! Lorsque mon fils étudiait à Sciences Po, je l'accompagnais aux conférences. Je suis plus littéraire que scientifique, j'aime la philosophie, l'histoire, les langues.

Un jour, dans le magasin familial, notre boulanger s'est coupé un doigt alors qu'il avait les mains dans le pétrin. J'avais 23 ans, j'étais complètement choquée mais je l'ai emmené à l'hôpital où il a pu être soigné. À l'époque, on vivait vraiment avec nos salariés. Tout ce qui leur arrivait nous touchait de près.

Ma plus grande satisfaction, c'est d'être. vivante. Avoir l'énergie pour donner à toutes les causes qui me tiennent à coeur. C'est un privilège d'être heureux. Je dis souvent aux bénévoles qui veulent nous rejoindre: «Soyez égoïstes et, quand vous serez mieux, venez nous voir.»

J'aurais adoré être magistrate, juge pour enfants. Mon modèle, c'est Simone Veil. Je me suis spécialisée en droit des affaires après mon mariage. Pendant douze ans, j'ai été juge au tribunal de commerce de Lille, puis secrétaire générale de la conférence générale des tribunaux de commerce.