Les trois quarts (73 %) des Français ressentent de la fatigue durant la journée. Et la moitié d’entre eux (53 %) analysent cela comme une gêne, selon un sondage du cabinet Occurrence réalisé auprès de 1 000 adultes représentatifs. Nos concitoyens estiment en moyenne manquer de près de six heures de sommeil par semaine (57 minutes par jour en semaine et 40 minutes le week-end). Au total, chaque Français cumule ainsi un déficit de… deux semaines de sommeil par an ! Un résultat comparable à ceux issus des enquêtes annuelles de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).

« Les besoins varient en fonction des individus, mais le temps de sommeil en semaine tourne autour de sept heures alors que les besoins déclarés sont de huit », note Joëlle Adrien, neurobiologiste, directrice de recherche à l’Inserm et présidente de l’INSV.

Largement due à l’utilisation de la lumière artificielle et des écrans (télévision, ordinateur, smartphone), cette dette a un impact certain sur l’efficacité au travail. Deux tiers des Français en activité se sentent moins concentrés (66 %), moins productifs (65 %) et plus irritables (64 %). Plus de la moitié (51 %) disent aussi être efficaces entre cinq et six heures par jour seulement. La somnolence engendre également des accidents du travail. « On voit un pic dans les statistiques entre 2 et 5 heures du matin.

Et entre 14 et 16 heures », précise Joëlle Adrien. Sans compter les risques pour la santé : hypertension, obésité ou diabète. Pour réduire le manque de sommeil, rien ne vaut la sieste… au boulot. 31 % des Français actifs disent la pratiquer, selon le sondage Occurence.

Ils réduisent ainsi leur déficit de sommeil à quatre heures et demie en moyenne.