Nous avons réalisé un baromètre auprès de nos 700 adhérents. Il en ressort que 70 % déclarent que cette réforme a un impact sur la politique et l’organisation de leur entreprise. C’est significatif et cela touche notamment les RH. Beaucoup de questions subsistent, par exemple sur la qualité des formations. Le changement est profond. Mais il convient de se garder d’être alarmiste quant à un possible échec.
Nous observons une baisse du financement. Les organismes de formation, via leur fédération, font valoir une diminution d’environ 25 % de leur chiffre d’affaires. Aujourd’hui, les entreprises anticipent elles aussi une baisse équivalente dans les prochaines années. Ces moindres dépenses favorisent le développement de formations construites en interne, à travers des campus ou des universités d’entreprise, par exemple. Encore faut-il savoir former des formateurs, ce qui ne s’improvise pas. Parmi les aspects positifs, figure l’obligation de former tous ses salariés au moins une fois tous les six ans. Cela oblige les entreprises à investir plus dans la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Elles sont 52 % à avoir mis en place les outils appropriés, selon notre baromètre. Cela se fait en lien direct avec la politique de formation.
La réforme crée de nouvelles opportunités. Le responsable formation a un rôle beaucoup plus stratégique qu’auparavant, quand il était souvent cantonné à une fonction de simple gestion du plan de formation et d’achat de stages. La nouvelle obligation de former l’ensemble des collaborateurs lui donne une posture de pivot au sein de la politique RH, de pédagogie auprès de la direction générale et des managers. En outre, il va devoir désormais s’atteler à bien vendre son projet aux utilisateurs internes, c’est-à-dire à faire du marketing RH. Tout cela concourt à redéfinir sa fonction.
Les Opca n’apportent pas encore les réponses souhaitées sur la question des différents types de financement, notamment sur le compte personnel de formation et la manière d’utiliser le fameux 0,2 % pour le financer. Ils doivent également être beaucoup plus présents dans leur nouveau rôle d’accompagnement des entreprises, concernant le plan de formation. Pour eux aussi, cette réforme change la donne. Nous sommes encore dans une période d’adaptation à un changement majeur.
