Petit, il se disait fâché avec l’écriture. Quarante ans plus tard, c’est grâce à elle qu’il tente de tourner la page. Et de réhabiliter son honneur perdu dans les scandales portant sur les travaux réalisés dans son appartement de fonction et son bureau ainsi que sur la prime touchée lors de son départ de la CGT Normandie. Blessé, Thierry Lepaon règle donc ses comptes dans un livre à paraître le 10 septembre (éditions du Cherche midi). Et pourtant, « La vie continue » affirme-t-il, si l’on en croit le titre bravache de son livre. Comme pour prouver à ses détracteurs qu’il n’est pas tout à fait mort.

Carbonisé, l’ex-secrétaire général de la CGT l’a pourtant été. Fin 2014, les révélations s’enchaînent et la presse se déchaîne sur ce « prolétaire » bling-bling que le Premier ministre rappelle à son devoir d’exemplarité. « Je n’arrive pas à me reconnaître.

J’ai l’impression qu’il s’agit d’un autre que moi », écrit-il. Commettre « l’acte fatal » le traverse, pour prouver aux siens son innocence. Peu de remises en cause dans cet ouvrage en forme de thérapie. Mais beaucoup de ressentiment envers la presse.

Et ceux qui l’ont sali. Sa rancune envers les taupes qui ont tout balancé est à la hauteur de la douleur vécue. « Qu’ils en paient maintenant le prix. Je suis d’une culture où l’on ne pardonne pas aux traîtres », lance-t-il. Pas sûr que l’initiative contribue à pacifier la maison, durement secouée par cette affaire. En cette rentrée, le nouveau leader, Philippe Martinez, se lance dans la dernière ligne droite avant le congrès confédéral de Marseille, en avril 2016. Une période délicate, au cours de laquelle il doit élaborer un projet capable de rassembler tous les cégétistes.