Professeur à HEC et acteur du private equity, Cyrille Chevrillon a acquis la conviction que les entreprises familiales et patrimoniales étaient le plus puissant vecteur du développement économique en France. Formant une solide majorité du tissu des entreprises tricolores (60 à 70 %) et produisant 60 % de la richesse nationale, elles n’intéressent pourtant pas grand monde. Ou alors négativement. De 1983 à 2011 elles furent lourdement taxées via l’impôt sur les successions. « Résultat, la France compte aujourd’hui environ 4 600 entreprises de taille intermédiaire, contre 13 000 en Allemagne et près de 11 000 en Italie », note l’auteur. Si tout le monde a en tête le mythe des « 200 familles » des années 1930, il n’y aurait pourtant pas de meilleur actionnaire de long terme qu’une famille. Plusieurs recherches montrent que ce type de capitalisme est moins gourmand que les autres.

La question la plus épineuse ? Celle de la succession. Près de 250 PME patrimoniales ont été cédées à des groupes étrangers entre 1990 et 2000. Pour des raisons fiscales, mais aussi parce que les problèmes à résoudre devenaient trop complexes pour les familles actionnaires. Un plaidoyer convaincant.

Les 100 000 Familles, Cyrille Chevrillon. Éd. Grasset. 240 pages, 19 euros.